LES ROBOTS DESTINÉS A REMPLACER PLUS D'UN TIERS DES EMPLOIS AUX ÉTATS-UNIS
Le développement continu de l’automatisation et de l’intelligence artificielle ouvre de nouvelles possibilités pour les entreprises, comme celle d'accroître leur productivité tout en gardant une main-d’œuvre flexible et concentrée. Certains emplois risquent pourtant de devenir obsolètes. Un rapport récent du cabinet PwC révèle que 38 % des emplois aux États-Unis et 30 % au Royaume-Uni pourraient être automatisés d’ici 2030, ce qui aurait pour conséquence d’augmenter le profit potentiel des entreprises et la création de différents types d’emplois.
En automatisant les tâches répétitives, les chefs d’entreprises maximisent leurs profits tout en gardant une équipe concentrée, créative et capable de développer des compétences plus pointues. Prenons l’exemple de Google ; l’entreprise a réussi à se développer et à générer beaucoup de profit avec un nombre d’employés relativement réduit : moins d’un dixième de la force de travail que le géant des télécoms AT&T comptait dans les années 1960, selon Derek Thompson. Quant à Amazon, ses entrepôts abritaient déjà en 2015, 15 000 robots travaillant aux côtés de 50 000 employés, selon Quartz. Un chiffre qui grimpe à 45 000 en 2017, pour un total de 341 000 employés.
LES DIFFICULTÉS DE PRÉVISION DE LA CROISSANCE ET DE L’IMPACT SUR LA MAIN-D’ŒUVRE
On estime que d’ici 2019, le secteur de la robotique pèsera 135,4 milliards de dollars, contre 71 milliards en 2015, selon l’International Data Corporation. Si de nombreux emplois se trouvent actuellement menacés, il n’en reste pas moins que ce phénomène permettra d’élargir les possibilités de création de nouveaux postes et contribuera au développement économique de nouveaux secteurs.
Néanmoins, l’effet sur l’emploi reste difficile à prévoir. « On a longtemps considéré que la technologie détruisait les emplois tout en créant de nouveaux postes plus qualifiés, explique Hod Lipson, ingénieur à l’université de Cornell. Aujourd’hui, les informations dont on dispose montrent que la technologie crée certes de nouveaux emplois plus qualifiés après en avoir détruit d’autres, mais que ces emplois sont bien moins nombreux. »
Une étude du Bureau National de la recherche économique a déterminé qu’entre 1990 et 2007 aux États-Unis, chaque robot industriel reprogrammable et multitâche introduit dans l’entreprise, a conduit à la perte de 3 à 5,6 emplois dans le secteur - perte qui a entraîné une légère baisse des salaires.
Les emplois les plus menacés sont ceux qui impliquent des tâches manuelles et répétitives. John Hawksworth, chef économiste chez PwC, explique que les employés vont devoir faire des efforts pour s’adapter à ces nouveaux modèles économiques.
Cependant, pour les entreprises qui souhaitent réinventer leur force de travail, le potentiel d’augmentation de la productivité apporté par l’automatisation est immense, car les employés ont plus de temps pour effectuer des tâches créatives et uniques.