HEC Paris célèbre les dix ans du Certificat Social Business sur la Seine
En 2009, le Certificat Social Business/Entreprise et Pauvreté (SB/EP) a été lancé pour concrétiser l’engagement au long cours d’HEC Paris dans la lutte contre les problèmes sociaux et environnementaux. Retour sur cette soirée du 29 mai 2018, au cours de laquelle d’actuels et d’anciens participants, des professeurs, et des entreprises partenaires ont voulu célébrer, sur un bateau amarré à un quai de la Seine, le 10e anniversaire du Certificat, et sa réussite.
Le Certificat SB/EP a été créé en 2009, en tant que programme central de la Chaire Social Business. En 2016, cette Chaire est devenue le Movement for Social*Business Impact (MS*BI). Ce Mouvement a pour objectif de contribuer à une économie plus inclusive, dans laquelle les entreprises cherchent à maximiser leur impact social au même titre que leur performance économique. Il s'appuie sur 3 piliers : la recherche, l'éducation, et l'action. Le Movement for Social*Business Impact est géré par le Centre Society & Organizations (S&O) d'HEC Paris, et soutenu par par l'Action Tank Social & Business.
Le Certificat a permis de former et d’inspirer plus de 500 futurs entrepreneurs et intrapreneurs sociaux. Près d'une centaine d'anciens du programme, ainsi que les fondateurs et soutiens principaux étaient sur scène pour partager leurs expériences de l’entrepreneuriat social, avant de se mêler avec les participants du Certificat de ces 10 dernières années.
Une initiative conçue pour promouvoir l’économie inclusive
Le Certificat SB/EP est d’abord composé d’une partie théorique, où les participants étudient l’implication des entreprises dans la lutte contre la pauvreté. Celle-ci est complétée par une partie « terrain », dans le cadre d’une entreprise ou d’un projet visant à réduire le nombre de personnes vivant sous le seuil de la pauvreté. Tous les partenaires de la Chaire ont partagé cet engagement en faveur d’une différence positive, comme par exemple Gilles Vermot Desroches, directeur du Développement durable de Schneider Electric, qui a ainsi rappelé au public : « nous sommes plus forts quand nous sommes ensemble. L’avenir est sans vision si on ne s’occupe pas de chacun ».
Denis Machuel de Sodexo, est le partenaire le plus récent du (MS*BI) d’HEC Paris. Pour lui, grâce au partenariat avec MS*BI, Sodexo a pu « accélérer et être de ceux qui aident les autres à entrer dans un nouveau monde avec de nouveaux business models, un monde complètement inclusif, un monde qui partage, un monde qui aide. »
Les personnes changent, pas les organisations
Martin Hirsch, co-président du Mouvement et aujourd’hui directeur général de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris, a évoqué les nombreux moments dans sa vie qui l’ont mené à se lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat social, et à soutenir la création de cette Chaire. Il a notamment souligné qu’il avait été touché, à plusieurs étapes de sa vie, par le fait que des jeunes lui demandent des conseils pour savoir « comment être utile, faire une différence, et aider la société » . Ce qui lui a fait réaliser que nous avons « la responsabilité d’ouvrir nos oreilles et nos portes, ce qui fait de cette Chaire un moyen d’aider les autres. »
Emmanuel Faber, Président-Directeur Général de Danone et co-Président du Mouvement, est ensuite revenu sur l’histoire et les moments clés de la création de la Chaire. C’est notamment la combinaison d’échanges avec Martin Hirsch sur les moyens de combattre la pauvreté et d’une demande émanant de Bénédicte Faivre-Tavignot, directrice de la Chaire, qui l’a incité à soutenir la mise en place de cette Chaire. Pour Emmanuel Faber, la leçon la plus essentielle qu’il a pu apprendre après 25 ans d’entrepreneuriat social est que « les organisations ne changent jamais. Les personnes au sein des organisations sont la seule chose qui change ». C’est d’ailleurs pour cela qu’il croit vraiment que « nous pouvons au fur et à mesure, étape par étape, un à un, changer le monde qui nous entoure. »
Bénédicte Faivre-Tavignot a ensuite remercié tous ceux qui ont soutenu la Chaire au cours de ces 10 dernières années et s’est tournée vers l’avenir : « nous devons approfondir, élargir et accélérer. Nous devons impliquer plus d’acteurs, de partie prenantes et d’entreprises. Nous devons créer de nouvelles façons de faire du business. » Frédéric Dalsace, co-créateur du Certificat, était également présent pour exprimer sa gratitude envers tous ceux qui ont pu contribuer à la Chaire au cours de ces dix années.
François Rouvier, directeur du programme Social Business & Road Safety du Groupe Renault, a lui aussi salué Bénédicte Faivre-Tavignot et Frédéric Dalsace. Pour lui, Renault a vu son image changer radicalement après s’être associé à la Chaire SB/EP : « Auparavant, nous étions probablement vus comme une entreprise très macho, une industrie très vieux jeu, et maintenant on nous voit comme une entreprise ouverte d’esprit et tournée vers l’avenir. »
Les étudiants partagent cet optimisme
Ce dixième anniversaire a rassemblé bon nombre d’étudiants passés et présents du Certificat, tous heureux de participer à cet événement. Kenneth Grodotzki, un étudiant allemand venu à HEC Paris spécialement pour ce Certificat, a reconnu que les discours de cette soirée ont constitué « un résumé parfait de ce que nous avons appris au cours du programme. L’optimisme transmis dans les interventions nous a en effet suivi pendant tous les programmes du Certificat. Cet optimisme est exactement ce dont la société a besoin, parce que la plupart des personnes pense que l’entrepreneuriat social est une bonne idée, mais qu’il ne changera rien ou qu’il prend trop de temps. Avoir toutes ces personnes qui parlent de choses qu’ils ont vraiment faites devrait nous faire croire que le changement est possible. »
Les commentaires des autres participants au cours de la soirée étaient sur le même thème. Varad Deshpande, étudiant en MBA et entrepreneur, a réfléchi sur les changements que le Certificat l’a amené à faire au sein de sa chaine de restaurants Yolkshire, dans sa terre natale, en Inde : « dès maintenant nous allons incorporer l’impact social comme une stratégie centrale de l’entreprise. Avant c’était quelque chose qui était séparé du business. Cela me fait réfléchir à la façon dont je peux parler concrètement de mon entreprise comme une entreprise inclusive. Je pense donc que ce Certificat va m’être très utile. » En réponse à une question sur ce qui fait l’originalité du Certificat, Varad Deshpande a répondu : « c’est une très bonne initiative de la part d’HEC, car c’est quelque chose de très différent de ce qu’on nous a enseigné dans le MBA jusqu’à maintenant. C’est un très bon complément au MBA. Le MBA nous donne les capacités business essentielles, et faire le Certificat ensuite est comme inclure tout ce qu’on a appris dans le MBA, tout ce que nous voudrions faire en matière d’entrepreneuriat social. »
A la fin de l’événement, l’étudiante en Master Sarah Mandray a résumé la soirée sous la forme d’une citation du Professeur Muhammad Yunus, co-président de la Chaire : « gagner de l’argent te rend heureux, mais aider les autres te rend super heureux ! »