Cérémonies de Départ 2022 : une communauté HEC à nouveau rassemblée
Du 9 au 11 juin, HEC Paris a accueilli les cérémonies de départ des promotions 2020, 2021 et 2022, un événement sans précédent qui a réuni au total plus de 5000 étudiants. 7000 invités, professeurs et collaborateurs HEC ont également assisté à ces remises de diplômes sur le campus de Jouy-en-Josas. Cette triple cérémonie historique a ainsi réuni l’ensemble de la communauté HEC, en présence des familles et amis des étudiants, venus des quatre coins de la planète pour partager avec eux le point culminant de plusieurs années d’études.
(©Ciprian Olteanu - Madetoshow.com)
« En début d’année, nous vous avions fait la promesse qu'en juin, nous nous retrouverions avec nos traditionnelles toques et toges, sous cette tente, par une journée ensoleillée, tous ensemble. Et que la pandémie, encore active à l'époque, n’aurait pas raison de votre cérémonie. Il y avait alors eu un certain scepticisme… ». Eloïc Peyrache, Directeur Général d'HEC, sourit et marque une pause devant le public de près de 4000 étudiants, parents, professeurs et enfants. « Mais nous avons tenu notre promesse ! Et quelle semaine ! » Un tonnerre d'applaudissements fait vibrer le toit du chapiteau en ce samedi 11 juin, si radieux. Les mots d’Eloïc Peyrache viennent ainsi conclure trois journées de remise des diplômes, dont deux avaient dû être reportées, une première en 140 ans d'histoire de l'école.
« Nous attendions ce moment depuis si longtemps, mais la réalité dépasse ce que nous avions imaginé », observe Roya Khajeh, venue de Doha (Qatar) avec sa famille pour célébrer l'obtention de son diplôme d'Executive Master en 2020. Le diplôme va bien au-delà de la symbolique : Roya Khajeh espère qu'avec ce diplôme Customs & Open (récemment classé numéro un mondial par le Financial Times), elle pourra devenir la toute première PDG du secteur bancaire de son pays.
Parmi les 1738 diplômés présents à cette troisième journée de remise des diplômes, on pouvait croiser de très nombreux diplômés MBA de 2020, 2021, et de cette année. Parmi eux, Nikhil Nangia (H20) précise que son expertise digitale a été renforcée par l'accent mis par HEC sur la stratégie : « Et je me sens privilégié d'être de retour aujourd'hui, parmi ceux qui me sont chers. Merci au MBA d’HEC de m'avoir appris à me dépasser, à croire que tout est possible ». Dans son discours, Michael Venditto, également issu du MBA, a quant à lui insisté sur la diversité des étudiants d'HEC, et comment elle a contribué à créer le « plus grand potentiel de performance » : « Dans la promotion de janvier 2020, 110 étudiants provenaient de 37 nationalités différentes et de plus d'une douzaine d'origines diverses, que ce soit en termes de métier, de domaine ou de parcours éducatif. Il n'y avait pas de majorité, pas de profil-type. J'ai essayé de quantifier tout cela, mais un seul mot suffit en fait à les caractériser : courageux. Courageux de quitter leur zone de confort pour comprendre les différentes perspectives culturelles, professionnelles et académiques des uns et des autres. Courageux de partager et d'accepter les commentaires et les critiques. Courageux d'être vulnérables et de faire confiance aux autres, de créer un sentiment de sécurité psychologique et de réaliser le potentiel de notre diversité commune. »
Un horizon africain
De son côté, la styliste gabonaise Patience Lekogo a fait le déplacement depuis Valence, en Espagne, pour assister à la remise du diplôme du programme Grande Ecole de son ami d'enfance Benjamin Sane. « Retenez bien ce nom ! », s'exclamait-elle lors de la cérémonie de remise des diplômes de la promotion 2022, le 10 juin. « Ce n'est que la première étape d'une carrière qui marquera l'Afrique de l'Ouest, et au-delà », tandis que Benjamin Sane lui répondait par un grand sourire.
Le lendemain, Maryse Lokossou, diplômée de l'EMBA, attendait patiemment d'être officiellement introduite dans la communauté des anciens d'HEC, à l’issue d’un programme bilingue de 18 mois. « Cela a été une véritable aventure, qui m'a permis de me dépasser », explique la Béninoise. « Le programme nous a apporté des éléments de contexte indispensables, des outils d'impact et une confiance en nous. Je rentre au Bénin avec la conviction que nous pouvons faire quelque chose pour le continent. Nous avons tout à construire, avec une jeunesse décomplexée qui peut faire partie de l'élite mondiale. »
Voir la vidéo de la cérémonie de départ du 9 juin
(les vidéos des cérémonies des 10 et 11 juin sont disponibles à la fin de cet article)
Rester humble
Maryse Lokossou, qui a déjà accompli un parcours remarqué dans le secteur de la banque et du conseil, était présente à cette cérémonie avec deux casquettes : celle de diplômée executive, mais aussi de directrice de cabinet de l’invité d’honneur du 11 juin, Serge Ekué. Le Président de la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD) est en effet entré dans l'histoire à cette occasion, en devenant le premier invité d’honneur de cette cérémonie originaire du continent africain. Lui-même ancien de l'EMBA (2011), Serge Ekué s'est dit honoré de s’exprimer devant les 2.000 diplômés du jour, avant d’évoquer la question cruciale du temps. Selon ses calculs, les nouveaux diplômés vont consacrer, à l’avenir, près de 300.000 heures de travail « à atteindre (leurs) objectifs et faire les bons choix. (…) Alors, ne laissez pas ces heures vous échapper ! Le temps est votre bien le plus précieux. Et, tôt ou tard, l'Afrique croisera votre chemin. Soyez ouverts aux opportunités qu'elle vous offre ! Vous êtes de grands combattants, engagez-vous pour un développement durable et inclusif. Mais faites-le avec humilité ! »
Des priorités non-financières
Serge Ekué était l'un des trois invités d’honneur de ces trois jours de cérémonie : chacun d’entre eux a partagé son point de vue avisé aux nouveaux diplômés. Lors de la cérémonie du 9 juin, Frédéric Jousset (H92) leur a ainsi rappelé un point essentiel : « HEC ne vous quittera jamais ». Mais, pour le fondateur d'Art Explora, « le savoir ne suffit pas. Lorsque vous entrez dans le monde professionnel, vous devez améliorer ses règles, les changer, trouver une motivation et un but. » Le lendemain, le nouveau président du conseil d'administration d'HEC, Jean-Paul Agon (H78), confiait pour sa part que, durant ses années de lycée, ses professeurs avaient senti qu'il était « un élément subversif ». Derrière l’ancien PDG de L'Oréal, une photo le représentant à 18 ans était diffusée sur l'écran géant : « Il y avait une part de vérité dans tout cela. J'étais différent, perturbateur, un esprit libre. Mais cette touche d’esprit subversif a été d'une aide précieuse pour ma vie et ma carrière. J'espère que vous le partagez, car cela permet de faire avancer le monde, de remettre en question le statu quo. Cela m'a aidé à réinventer L'Oréal il y a 15 ans et à convaincre mes collègues qu'il y a des priorités non financières que nous devons faire progresser en priorité. »
Des diplômés de plusieurs programmes ont également su marquer les mémoires de leurs camarades avec leurs mots. Anne-Fleur Goll (H20), dans un discours très apprécié et partagé, a appelé tous les diplômés à s'interroger sur le rôle qu'ils peuvent jouer pour faire évoluer le système économique et social vers plus de durabilité : « Au cours de ces décennies de vie professionnelle, nous avons l'opportunité d'entrer dans l'histoire, de cesser de perpétuer un système financier et commercial qui dépasse largement les limites planétaires, d'arrêter cette spirale qui impactera l'humanité pour les siècles à venir ». Le lendemain, Camille Fournier (H21) comparait son entrée dans le monde professionnel à un voyage sur un voilier et a invité le public à la rejoindre. « Mon bateau s'appelle "Agriculture durable et humaine". Destination : nos vies professionnelles. Le temps est incertain et la mer est houleuse... En ce qui me concerne, je reste à bord... » Et vendredi, Claire Linares, diplômée du programme doctoral (PhD), a exhorté ses camarades diplômés à rester eux-mêmes : « Restez connectés à qui vous êtes, à ce à quoi vous aspirez, écoutez les signaux faibles. Explorez différentes routes, n'ayez pas peur de faire des détours, de vous perdre, de faire demi-tour. Osez changer de cap pour prendre votre propre chemin. » D'autres diplômés – Bianca Giannacarri (H20), Maximilian Hillenbrand (H20), Maximilian David (H22), Ksenia Etcheverry (EMS), Michael Venditto (MBA), et Nick Kadima (MSIE) – ont quant à eux enthousiasmé le public en partageant leurs expériences les plus marquantes et les plus fortes, qui soulignent toutes l'importance de la communauté HEC, le lien social qui unit tous ses membres, l'expérience transformatrice de leurs années passées sur le campus.
Plus de bienveillance
Après chaque journée de cérémonie, diplômés, professeurs, collaborateurs et invités ont pu échanger joyeusement autour d'un buffet aux couleurs du monde, installé derrière le chapiteau. Une certaine nostalgie s'est alors emparée de certains membres de l'assemblée. Plusieurs diplômés ont en effet déjà goûté aux réalités du monde professionnel et étaient donc ravis de revivre avec leurs camarades les jours heureux passés sur le campus. « C'est tellement important de célébrer ce moment comme ça », a déclaré Valentine Renaud, diplômée du Mastère spécialisé « Médias, Arts et Création » (MAC) . « J'ai eu la chance d'être au cœur du pavillon français à l'Expo 2020 de Dubaï l'année dernière, mais c'était merveilleux de revoir mes camarades de promotion cette semaine. » Jeanne Deny, une autre ancienne étudiante du Mastère MAC, profitait de cet instant privilégié, une pause dans sa mission auprès du Théâtre palestinien à Jérusalem, dans le cadre d’un V.I.E. au Consulat général de France. Diplômé du programme doctoral (PhD) Emilien Macault réfléchissait quant à lui aux moyens de collaborer avec d'autres chercheurs pour approfondir ses recherches sur les fake news de manière encore plus efficace. « Venir ici et écouter ces discours renforce mon désir de déplacer le curseur, de sortir de mes zones de confort et de devenir encore plus universel. » Et une autre ancienne doctorante, Olga Ivanova, résumait le sentiment général en se rappelant son parcours : « Le doctorat est un voyage, non pas parce qu'il est long, mais parce qu'il nous transforme en personnes plus bienveillantes, plus patientes. »
Voir la vidéo de la cérémonie de départ du 10 juin
Voir la vidéo de la cérémonie de départ du 11 juin