Chômage, RSA, travail : les mesures de Gabriel Attal recueillent le soutien de l’opinion publique
Chômage, RSA, travail : les mesures de Gabriel Attal recueillent le soutien de l’opinion publiqueDans le Baromètre des décideurs Viavoice et HEC Paris pour BFM du mois de mars 2024 nous avons interrogé les Français sur la réforme du revenu de solidarité active (RSA) et les mesures de contrôle des demandeurs d’emploi présentées par le Premier ministre Gabriel Attal dans le cadre de la loi "pour le plein emploi". Il en ressort de larges majorités en faveur des réformes alors que 61% des Français estiment que le chômage augmentera dans les mois à venir et sur fond de crise du pouvoir d’achat.
Après avoir atteint des niveaux historiquement bas ces dernières années les dernières tendances sont à une remontée sensible du taux de chômage en France, qui pâtit d’un ralentissement de l’activité économique.
Alors qu’il continue de sonner la fin du "quoi qu’il en coûte" et de s’atteler à une réduction de la dette, en témoignent les récentes coupes budgétaires à hauteur de 10 milliards de dépenses publiques, le gouvernement entend placer l’année 2024 sous le signe du travail et de l’emploi.
L’indice du moral des décideurs qui avait chuté à -34 en septembre 2023 reste à un niveau bas depuis lors (-35 en novembre, -36 en janvier 2024 et -34 en mars).
Les cadres et les grands publics favorables au conditionnement du versement du RSA
Entrée en vigueur au 1er janvier 2024, la réforme du RSA a marqué un temps fort de l’année économique et sociale 2023 du gouvernement. Celle-ci conditionnait le versement du RSA à une contrepartie prenant la forme d’une obligation d’au moins 15 heures d’activité professionnelle par semaine. La mise en œuvre de cette mesure avance et le Premier ministre Gabriel Attal a récemment annoncé sa généralisation sur tout le territoire français.
Une politique qui résonne dans l’opinion : 67 % des décideurs et 62 % des Français en général accueillent favorablement cette nouvelle, dont respectivement 40 % et 32 % y sont même "tout à fait favorables".
Le contrôle des chômeurs considéré important mais pas prioritaire
Autre chantier annoncé par l’exécutif pour faire baisser le chômage et s’acheminer vers le plein emploi : l’augmentation du contrôle des demandeurs d’emploi. Une philosophie d’action favorablement accueillie dans l’opinion : les ¾ des décideurs comme les ¾ des Français la jugent "importante" pour faire reculer le chômage et atteindre le plein emploi.
C’est le caractère "prioritaire" de ce triplement annoncé des demandeurs d’emploi qui fait davantage débat, seuls 30 % des décideurs et 37 % des Français partageant cette urgence.
Le sentiment de "smicardisation" concernent également les cadres
Enfin, le discours de politique générale de Gabriel Attal avait placé la notion de «smicardisation» et la lutte contre ce sentiment a priori partagé par les Français au cœur des annonces de son action à venir.
Un constat qui divise une société française qui se reconnaît néanmoins à hauteur de 46 % dans ce constat. Près d’un Français sur deux se sent ainsi concerné par la "smicardisation" et seuls 22 % déclarent ne «pas du tout se sentir concernée».
Souvent associée au sort des classes moyennes, l’idée de smicardisation résonne même jusque chez les décideurs : un tiers des cadres Français (32 %) s’identifie en effet au constat dressé par le Premier ministre.
La thématique du déclassement a de beaux jours devant elle.
Article écrit à partir de la synthèse des résultats par François Miquet-Marty et Adrien Broche, Viavoice