[Accélérateur ESS] Changement et transformation, deux logiques bien distinctes
Nathalie Riond, Directrice pédagogique du programme de l'Accélérateur ESS d'HEC Paris, subventionné par la Région Ile-de-France, expose ici les notions clés de "changement" et de "transformation", abordées par les entrepreneurs dès les premières semaines de leur accompagnement.
La 4ème promotion de l'Accélérateur ESS débute ce mois-ci son accompagnement de 24 mois. L'occasion pour les dirigeants des treize entreprises accompagnées de revoir des notions fondamentales qui leur permettront de renforcer la résilience de l’entreprise et d'envisager le passage à l'échelle.
Voici comment Nathalie Riond, Directrice pédagogique du programme de l'Accélérateur ESS de la Région Ile-de-France, aborde les notions clés de "changement" et de "transformation" :
Dans la dynamique d’évolution des entreprises, les notions de transformation et de changement sont souvent confondues, alors qu’elles ne relèvent pas de la même logique. Le changement consiste à « faire les choses différemment ». La transformation est une dynamique qui vise à « être autre chose ». Le changement est un des moteurs de la transformation mais il n’est pas le seul.
La nuance est importante en matière de management et de pilotage des entreprises. Dans le cadre du changement, l’objectif est relativement connu : on part d’un point A pour atteindre un point B, dont la pertinence a déjà été prouvée soit dans un autre contexte dans l’entreprise, soit dans d’autres entreprises. En ce qui concerne la transformation, il s’agit de mettre en place des dynamiques, des savoir-faire, des dispositifs qui permettront à l’entreprise d’être résiliente, quoiqu’il arrive. Dans ce dernier cas, on part d’un point A pour aller vers un point B idéal, tout en étant prêt à réorienter les efforts vers des points alternatifs (C, D …) le cas échéant.
Dans les stratégies de transformation, l’anticipation permet :
- de tester la stratégie dans différents futurs possibles – l’équivalent d’un « stress test » appliqué à la stratégie - et potentiellement d’envisager des stratégies alternatives, les fameux plan B ;
- d’anticiper des risques potentiels et d’en envisager les effets pour mieux les gérer ;
- de changer de perspective sur son activité en observant comment le monde du client peut évoluer et en conséquence, comment l’entreprise pourra continuer à le servir.
En bref, la prospective qui nous transporte dans des futurs alternatifs possibles vise à éclairer la prise de décision aujourd’hui et à faciliter le passage à l’action en l’inscrivant dans un récit décrivant le chemin vers demain.
La prospective repose certes sur des méthodologies, mais comme dans beaucoup de disciplines, ce n’est pas tant la méthodologie qui est importante mais plutôt les mécanismes et les réflexes qu’elle vise à développer. En l’occurrence, pour renforcer la résilience de l’entreprise pour qu’elle soit pérenne quel que soit le futur qui advienne, deux leviers sont clé :
- adopter une approche systémique plutôt qu’une approche uniquement marché, parce que « les surprises » viennent généralement d’acteurs qui n’apparaissent pas sur le radar marché des entreprises,
- développer une dextérité à manier les incertitudes en les utilisant comme indicateurs de pilotage et sources d’opportunités.
Enfin, la prospective inscrit la transformation dans un récit, dans lequel chacun -collaborateurs, clients, partenaires…- trouve sa place et du sens, deux puissants moteurs de motivation et d’engagement.
Ecrit par Nathalie Riond pour l'Accélérateur ESS
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