Avec un programme de tutorat à distance, la Mission Egalité des chances d’HEC Paris a pu continuer malgré la crise sanitaire 2020 : Fatma et Bettina témoignent
Dès l’annonce de la fermeture des établissements scolaires le 12 mars 2020, la Mission Egalité des chances d’HEC Paris a lancé un programme de tutorat à distance pour accompagner les élèves qui devaient désormais travailler seuls chez eux.
Au 15 mai 2020, c’est 247 élèves pris en charge, plus de 200 tuteurs HEC dédiés à ce nouveau programme et 55 établissements concernés que nous avons pu comptabiliser : un réel succès grâce à une mobilisation sans précédent des étudiants HEC !
Un dispositif proposé en priorité aux élèves les plus fragiles, et dont les objectifs étaient de soutenir des lycéens et des collégiens pour faire face aux exigences de l’école à la maison, de les aider à suivre les cours envoyés par leurs enseignants et à rester motivés, de partager avec eux conseils et méthodologies, d’entretenir ou améliorer leur niveau de langue (anglais, allemand, espagnol…) et de discuter de ce qu'ils vivaient et de la manière dont ils s'organisaient.
Les témoignages de Bettina, tutrice étudiante à HEC, et de son élève Fatma
« Bettina m’a été d’une grande aide. Je dois passer les rattrapages, et elle m’aide à travailler méthodiquement, et surtout elle m’aide à progresser chaque jour. On a travaillé la philosophie une à deux fois par semaine par téléphone. On commence par étudier un cours, puis j’étudie un texte de son choix lors d’un autre appel téléphonique. Sans elle, je n’aurais pas eu la motivation et surtout l’énergie de travailler de cette manière-là. D’avoir quelqu’un qui motive et, surtout, qui est derrière toi te pousse à réussir et à mieux faire : c’est le cas avec Bettina. Merci à elle et à l’équipe d’HEC qui a proposé cette aide pour les jeunes. »
Bettina
Comment vous êtes-vous adaptée à la situation ?
Bettina : J'ai pu enrichir mon expérience en tant que tutrice grâce à ce nouveau programme d'accompagnement à distance. En effet, si j'avais déjà suivi des élèves à distance, j'assurais jusqu'ici surtout un rôle de mentor ou de marraine pendant tout leur parcours de préparationnaire, en prodiguant des conseils méthodologiques, du soutien psychologique, et ponctuellement de l'aide aux devoirs pour les écrits via des échanges réguliers sur WhatsApp. Ici, la problématique était tout autre : il s'agissait pour moi de répondre à l'enjeu particulier posé par la crise sanitaire, et essayer de combler le retard pris par mon élève en raison du confinement. Rapidement, il s'est agi de préparer au plus tôt le rattrapage à prévoir pour celle-ci, qui ne passait pas la barre des 10/20 de moyenne générale, nécessaire à l'obtention du baccalauréat via contrôle continu. La nécessité de travailler l'oral plutôt que l'écrit, et ce sur un horizon beaucoup plus court (quelques mois) m'a donc demandé d'adapter mes pratiques. Les échanges oraux réguliers, via téléphone ou Skype, sont en effet primordiaux pour travailler la capacité à s'exprimer de l'élève - la forme comptant au moins autant que le fond ! J'ai de plus travaillé de concert avec les professeurs des matières que je prenais en charge, afin d'optimiser la complémentarité de nos soutiens respectifs.
Quelles ont été les réactions des élèves ?
B : L'aide était très bien accueillie et surtout demandée par mon élève, qui était sujette au stress. Elle a trouvé dans le programme d'accompagnement une motivation supplémentaire pour travailler, une nouvelle façon de comprendre les cours abordés avec sa professeure, et le regain de confiance en elle dont elle avait besoin pour réussir.
Quels défis fallait-il relever ?
B : La difficulté principale tient du flou qui continue de régner sur les modalités du rattrapage : nous attendons encore quelques annonces officielles.
Quelles leçons tirez-vous de cette expérience ?
B : Comme dans tout accompagnement, la confiance entre tuteur et élève est clé, ainsi que l'écoute et la capacité d'adaptation. Nous avons changé plusieurs fois de matières soutenues, pour trouver le bon ratio entre confiance de l'élève en ses capacités, volonté et motivation pour travailler ces matières et coefficient nécessaire pour espérer atteindre la moyenne. J'ai pu (re)découvrir de plus l'incroyable mobilisation du personnel des établissements scolaires, CPE et professeurs, particulièrement engagés pour la réussite de leurs élèves - nos échanges ont été riches et m'ont permis de mieux adapter mon travail.
Des anecdotes ?
B : Fatma est une élève travailleuse, dont le courage a été souligné à maintes reprises par ses professeurs, et qui avait particulièrement besoin de reprendre confiance en elle. Ses progrès se mesurent à chaque appel !
En savoir plus sur la Mission Egalité des chances d'HEC Paris