Deuxième édition d'Eloquentia@HEC : toujours plus haut !
Après sa création l’année dernière, la deuxième édition d’Eloquentia@HEC s’est déroulée du 10 au 18 juillet 2019. 52 lycéens ont participé au concours national de prise de parole en public, organisé par l’association Eloquentia et la mission Egalité des Chances d’HEC avec l’appui de la Fondation HEC.
Un signe qui ne trompe pas : c’est le plus grand amphithéâtre du campus d’HEC à Jouy-en-Josas qui avait été choisi cette année pour accueillir la finale du concours Eloquentia@HEC. Et les 450 places de cet emblématique « amphi Blondeau » étaient remplies pour la soirée de conclusion de cette 2ème édition du concours ! Un an après une première édition pleine de promesses, la finale s’est muée en apothéose, venant clore une intense et joyeuse semaine d’immersion pédagogique, qui a permis de déployer une nouvelle fois tous les atouts du programme Eloquentia@HEC : formation à la prise de parole et à la rhétorique (technique vocale, slam, expression scénique…) , ateliers d’orientation, coaching, activités sportives et ludiques…
Dans le cœur de la communauté HEC
Preuve de ce succès croissant : « Eloquentia@HEC a pris une grande place dans le cœur de toute la communauté HEC », confessait le Doyen des Programmes d’HEC, Eloïc Peyrache, à l’ouverture de cette soirée. « Eloquentia@HEC est né d’une rencontre avec Eloïc quelques mois après la sortie du film "A voix haute" . L’objectif était simple : transformer le campus pendant une semaine, créer un lieu, un moment pour apprendre à se parler, et donc à dialoguer » confiait quant à lui Stéphane de Freitas, artiste et concepteur des programmes Eloquentia. 52 lycéens (contre 40 l’année dernière) participaient cette année à Eloquentia@HEC, venant de 9 régions et de 27 lycées partenaires d’Eloquentia et d’HEC Paris. Une compétition renforcée donc, même si Eunice Assamoi, qui a remporté la 1ère édition d’Eloquentia@HEC l’année dernière, a tenu à rassurer les candidats avant leur montée sur scène : « mon seul conseil : soyez vous-mêmes, laissez toute votre personnalité s’exprimer ! En un mot : let it shine ! »
Exprimer sa personnalité
Le conseil d’Eunice a semble-t-il été appliqué à la lettre : malgré leur jeunesse (ils sont tous nés en 2002), les 8 lycéens qui se sont ensuite succédé ont offert un bouquet exceptionnel de sensibilités, de personnalités et d’émotions.
Chloé Benzaquen s’est d’abord demandé si un peuple peut être responsable de son histoire. L’occasion de s’interroger sur des notions fondamentales, avant de mettre en regard la notion de responsabilité collective, face à l’autonomie individuelle : « un peuple n’est pas responsable de son histoire, mais je suis responsable de la mienne. Vive l’indéfinissable, l’inclassable, le pluriel ! ». « Si la victoire est brillante, l’échec est mat » : cette citation de Coluche et les nombreux jeux de mots qui émaillaient la prestation de Côme Lagny étaient aussi un moyen de faire passer par l’humour un message d’espoir, une réponse stimulante à la question posée : « l’échec est-il toujours utile ? ». Lina Boubkr (« Mon corps exprime-t-il ce que je suis ? ») et Gaspard Vieil (« Un désir est-il toujours coupable ? ») ont quant à eux su trouver une résonance actuelle et sociétale aux interrogations philosophiques qu’ils devaient traiter. Un moment d’émotion est ensuite survenu avec Mayssane Aflak, qui devait s’interroger elle aussi sur la responsabilité d’un peuple vis-à-vis de son histoire : d’origine syro-libanaise, elle a tenu à rappeler que les peuples du Proche-Orient ne pouvaient en aucun cas être tenus comme responsables des drames vécus ces dernières décennies, mais plutôt comme victimes. S’appuyant à la fois sur l’exemple de Malala et sur celui de l’incendie de Moscou pendant la campagne de Russie en 1812, Djery Plaisime s’est ensuite demandée s’il pouvait être courageux de fuir : « j’ai peur ce soir, mais je suis là. Personne ne peut dire que je ne suis pas courageuse ». « Sommes-nous maîtres de notre temps ? » : pour y répondre, Jalel Gadou a notamment cité le fameux « I have a dream » prononcé par Martin Luther King en août 1963. Pour être maître de son temps, Jalel a en effet expliqué qu’il fallait avant tout « savoir devenir immortel, savoir vivre dans la mémoire des autres ».
Déplacer les montagnes
Composé cette année d’Eloïc Peyrache, Stéphane de Freitas, Eunice Assamoi, Delphine Colson (déléguée générale de la Fondation HEC), Bertrand Périer (avocat au Conseil d’Etat et chargé d’enseignement à HEC) et Hélène Bermond (déléguée à l’Egalité des chances à HEC), le jury d’Eloquentia@HEC a une nouvelle fois été impressionné par les performances des finalistes. De l’émotion, de la profondeur, des styles très différents, une aisance naturelle sur scène, des références culturelles très larges (de Cyrano de Bergerac à Voltaire ou Verdi, en passant par Avatar ou les Avengers…) : pour Eloïc Peyrache, une bonne partie des lycéens finalistes auraient sans doute pu participer sans difficulté au concours d’éloquence annuel des étudiants d’HEC Paris. « Vos parents, vos amis peuvent être fiers de vous, de vos prestations exceptionnelles » : Delphine Colson a de son côté voulu saluer l’impact des efforts accomplis par tous les candidats. Face à tant d’engagement, rude tâche par conséquent pour le jury de distinguer un vainqueur : Bertrand Périer et Stéphane de Freitas ont tenu à faire un retour détaillé à chaque candidat, pointant de leurs regards d’experts les forces et les (relatives) faiblesses de chaque prestation.
Au terme de la soirée, Mehdy Naamane, élève au lycée Jules-Verne de Limours (Essonne), a été désigné vainqueur pour sa réponse argumentée et poétique à la question suivante : « la foi déplace-t-elle des montagnes ? ». Tous les participants de la 2ème édition d’Eloquentia@HEC ont su se dépasser, tirer le maximum de cette expérience unique sur le campus d’HEC Paris. Nul doute qu’ils sauront, l’année prochaine encore, déplacer des montagnes et atteindre des sommets.