Egalité des chances : de Cahors jusqu’à l’Amérique
Le parcours estudiantin de Valentin Malique a démarré avec un séminaire de pré-rentrée PREP’HEC en 2019, peu de temps après son baccalauréat. Cette semaine, qui fait partie intégrante des nombreuses initiatives d’HEC en faveur de l’égalité des chances, a permis à ce jeune Cadurcien (habitant de Cahors, NDLR) de franchir les portes du campus de Jouy-en-Josas. Un mois plus tard, Valentin se lançait dans une classe préparatoire aux grandes écoles, à Toulouse. Aujourd’hui, devenu étudiant en L3 du Programme Grande Ecole d’HEC, il peut réaliser son second rêve : passer six mois aux Etats-Unis.
Valentin Malique à Toulouse, pendant ses années de classes préparatoires
Sa confiance en lui, le soutien indéfectible de ses parents, les conseils bienveillants des formateurs d’HEC et la rigueur de ses professeurs de prépa : voilà les ingrédients essentiels qui ont contribué à la réussite de Valentin Malique dans ses examens d’entrée à HEC Paris. « L’apport du programme Egalité des chances, avant et pendant mes épreuves, a été déterminant pour mon succès, » raconte-t-il à partir de son nouveau home from home à Charlottesville, en Virginie. Depuis le 19 janvier, l’étudiant en première année de la Grande Ecole, s’acclimate sans peine apparente à une autre culture académique et géographique, proposée par la McIntire School of Commerce Foundation. Ses années passées sur les bancs des lycées Clément-Marot à Cahors et Pierre-de-Fermat à Toulouse lui semblent aujourd’hui bien loin de l’expérience vécue au sein d’une des meilleures business schools des Etats-Unis. « Oui, c’est un rêve qui se réalise, » poursuit-il, « le voyage a toujours été au cœur des passions de ma famille, mais c’est la première fois que je traverse l’Atlantique. »
Sa famille, Valentin en parle volontiers en évoquant son parcours de la ville occitane de Cahors jusqu’aux portes d’HEC : des parents issus d’un milieu modeste, qui préféraient élargir les horizons de leurs trois enfants plutôt que mettre leur budget dans les restaurants ou les vêtements derniers cri. Un frère et une demi-sœur qui ont également su investir des établissements d’excellence pour devenir respectivement ingénieur et professeure de physique-chimie et de mathématiques. Et des parents qui refusaient surtout de mettre en péril la scolarité du jeune Valentin pour des questions financières. « Je craignais un peu les Grandes Ecoles, je connaissais le coût. Mais ma famille me disait toujours : "On trouvera un moyen, ne t’inquiète pas pour ça. Concentre-toi sur tes études et bosse, bosse, bosse. " » C’est ce que cet amoureux de la course à pied a fait, surtout dans les années éprouvantes de prépa au lycée Pierre-de-Fermat, Toulouse. « La deuxième année a été particulièrement dure, » avoue-t-il. « le stress était intense, j’ai eu un début de dépression, mais deux semaines passées à la maison m’ont aidé à me reconstruire. »
S’engager à son tour pour autrui
Les encouragements d’Hélène Bermond et de son équipe de la Mission Egalité des Chances d’HEC tout au long de ces années ont aussi compté. « Delphine Cutrim (Chargée de Mission Egalité des Chances – Programme Prépa, NDLR) a été d’une aide précieuse dans ces domaines. Et, dès que j’ai été admis, elle m’a conseillé pour l’obtention d’une bourse auprès de la Fondation, ainsi que de prêts bancaires. Je n’ai aucune honte à dire que je suis boursier, par ailleurs. Bien au contraire. Je veux témoigner auprès de tous ceux qui vivent la même situation pour leur dire que l’argent ne doit pas être un handicap pour aller au bout de ses études. » Un message que Valentin n’a pas oublié de transmettre aux bienfaiteurs de la Fondation HEC, le 31 décembre 2021. « Je souhaite remercier la Commission de Gestion des Aides Financières de la Fondation, » écrit-il. « En m’attribuant cette bourse, vous me permettez de mettre davantage l’accent sur l’aspect le plus important de l’école, l’apprentissage. Merci d’avoir investi dans mon avenir, je ferai en sorte de faire de mon mieux pour atteindre mes objectifs académiques et professionnels pour, je l’espère, contribuer un jour à mon tour à la scolarité d’autres étudiants d’HEC Paris. »
C’est un principe que Valentin transmet aussi quand il retourne au lycée Clément-Marot, dans sa ville natale. « Les anciens profs sont fiers de mon parcours et voient que bosser et être bien conseillé peut ouvrir toutes les portes. Les élèves ont besoin d’exemples de réussite, souvent ils ne sont même pas au courant des opportunités qui sont à leur portée. En décembre 2021, j’ai partagé mon expérience avec certains élèves et profs de maths, j’avais l’impression de rendre quelque chose qui m’avait été donné. »
Ce désir d’aider autrui est chevillé au corps de ce touche-à-tout. Dès son arrivée à HEC, il s’engage dans des associations aussi diverses qu’Avenir Vietnam ou l’International Society – mais aussi HEC Monde Arabe, et l’association d’œnologie Grand Cru. « En juillet, nous partons un mois au Vietnam, pour une mission humanitaire centrée sur la construction d’un camping éco-responsable. » Cette initiative d’Avenir Vietnam vise à aider les minorités locales du centre du pays à s’insérer, ainsi qu’à protéger un patrimoine unique, aujourd’hui menacé par des projets hôteliers. « Nous allons faire un apport de micro-crédit pour financer une économie durable. Nous allons aussi aider à la construction d’un camping éco-responsable. Au bout de 15 ans, nous nous retirerons de cette région de Mu Cang Chai pour que ces minorités prennent le plein contrôle de leur destin. » De retour en France, Valentin consacrera trois semaines à accompagner, sur le campus, les nouveaux arrivés internationaux à mieux intégrer HEC. « C’est un échange gagnant-gagnant, je m’enrichis de leurs cultures autant que je facilite leur compréhension de la culture française. »
Les richesses de l’American way of life
D’ici là, Valentin compte profiter de toutes les richesses offertes par les cinq mois qu’il va passer à Charlottesville. Déjà, il perçoit la spécificité de l’approche des enseignants de McIntire. « Les professeurs ici sont très soucieux de notre bien-être. Et plutôt ouverts : ils complètent les cours avec des confidences sur leurs familles, les voyages, leur quotidien. Quelques-uns nous ont déjà invités chez eux pour nous faire connaitre l’American way of life ! Et les cours (j’ai pris Global marketing, Strategic leadership, Business analytics, entre autres) sont très participatifs. D’ailleurs, la participation compte pour 30% de la note. Ce ne sont pas des cours magistraux, on sent un investissement très personnalisé. »
Valentin compte prolonger son séjour aux Etats-Unis par du tourisme en famille. « Mon frère et ma mère me rejoignent mi-mai. On espère faire un véritable road trip. Déjà, mes trois jours à New York au début de mon séjour m’ont émerveillé. Je parcourais 19 kilomètres par jour seul à découvrir cette ville. J’espère que ce voyage sera aussi enrichissant. » Il ne reste ensuite à Valentin Malique qu’à trouver un stage éducatif en juin avant de s’envoler vers l’Extrême-Orient. Mais, connaissant le dynamisme et la motivation qui poussent ce jeune boursier, son entourage est persuadé de sa réussite dans cette nouvelle étape.