Convention annuelle de la Fondation HEC : cap sur l’égalité des chances et sur une future implantation parisienne
La convention annuelle 2018 de la Fondation HEC s’est tenue dans les locaux historiques de l’école de commerce, dans le centre de Paris, le 13 février dernier. Le prestigieux bâtiment du boulevard Malesherbes, qui fait partie aujourd’hui de l’Université Paris-Sorbonne, a abrité l’école de commerce depuis sa fondation en 1881 jusqu’à son déménagement au campus actuel de Jouy-en-Josas, en 1964. Un cadre adapté pour les représentants de la Fondation qui se sont mobilisés autour de la création prochaine d’une « HEC Factory » à l’intérieur de la capitale française. L’occasion aussi de s’engager pour fournir à terme des bourses à près d’un quart des étudiants de la Grande Ecole.
« 2018 est une année essentielle pour HEC » , a souligné le président de la Fondation, Bertrand Léonard. Le co-fondateur et ancien administrateur d’Exane est l’un des 2.700 donateurs de l’école. Il est convaincu qu’HEC n’a jamais été dans une position aussi favorable pour étendre sa stratégie au niveau national, et surtout, international : « Nous devons tirer parti de notre position forte pour établir des alliances afin de développer la stature internationale d’HEC et de consolider les avancées faites ces dernières années ».
Avec 125 partenaires dans le monde, HEC Paris paraît être dans la position idéale pour appuyer la volonté de son Directeur Général Peter Todd d’internationaliser davantage ses étudiants et sa structure globale. « L’international est inscrit dans l’ADN même d’HEC » , rappelle Peter Todd aux 350 personnes rassemblées dans l’amphithéâtre de la Sorbonne. « Il n’y a pas d’autre business school dans le monde avec une population plus cosmopolite : la moitié de nos 4.500 étudiants viennent de l’étranger, plus des deux tiers de nos professeurs sont des recrues internationales. Il suffit de comparer cela avec mon ancienne université, McGill au Canada, considérée comme la faculté la plus internationale d’Amérique du Nord avec 30 à 35% d’étudiants étrangers » . Le Directeur Général a souligné que l’avenir promet une compétition globale renforcée, en parallèle des efforts d’HEC Paris pour faire partie de l’élite mondiale. « Chaque étudiant, professeur ou chercheur sera séduit par HEC grâce à son niveau d’excellence internationale, au moment où nous nous efforçons d’obtenir une place parmi les 10 meilleures écoles de commerce du monde » a-t-il déclaré, très applaudi.
Parmi les alliances conclues au cours de cette dernière année, on a pu relever notamment la création du programme M2M avec Yale School of Management. Des réflexions approfondies ont été également menées pour voir comment consolider les ambitions internationales d’HEC grâce à des partenariats stratégiques en France. « Ces alliances nous aideront à enrichir nos réflexions sur la manière de construire la proposition la plus forte possible : un établissement d’enseignement supérieur qui travaillera sur les grandes questions technologiques et sociales du futur » , a ajouté Peter Todd.
Une « HEC Factory » au cœur de la capitale ?
Le Directeur Général d’HEC a également souligné les avantages de la création d’une implantation dans la capitale, une vision partagée par le président d’HEC Alumni, Emmanuel Chain. « Nous avons travaillé depuis plusieurs années à ce qu’on appellera la “HEC Factory” et elle devrait voir le jour très bientôt, » a commenté le journaliste et producteur. « Voir flotter un drapeau HEC dans Paris sera une source d’inspiration. L’histoire est en train de s’accélérer et notre école doit se montrer très agile face aux mutations profondes du monde académique ».
Le président de la Fondation HEC, Bertrand Léonard, a souligné également l’importance de créer une implantation HEC à l’intérieur de Paris : « cela suscitera du travail interdisciplinaire, apportera de nouvelles idées et de l’espoir. Ce sera aussi un point de ralliement où toutes les parties prenantes pourront se rencontrer et pourra servir de “locomotive” pour les événements majeurs. »
Apporter un soutien financier pour un quart des étudiants d’HEC
Un autre moment fort de cette Convention était l’échange en table-ronde intitulé « Egalité des chances », une forme d’action sociale à laquelle la Fondation HEC s’est consacrée durant ces dernières 40 années. « Aider les étudiants avec des bourses constitue une partie essentielle de notre rôle, » a expliqué Daniel Bernard, un des fondateurs de l’initiative qui représente actuellement environ 40% du budget annuel de la Fondation. « Il y a 10 ans, seulement 5% des étudiants avaient accès à des bourses. Aujourd’hui, c’est 18%, un des pourcentages les plus élevés dans le système des Grandes Ecoles françaises. Mais nous visons 25% dans les trois prochaines années. C’est un principe fondamental dans notre pays : nos écoles d’excellence doivent absolument être ouvertes à tous, quelle que soit leur situation financière » , a ajouté le président de la Fondation. « C’est cela qui nous distingue du monde anglo-saxon, par exemple » .
Plusieurs douzaines de bienfaiteurs de ces bourses de la Fondation ont assisté à la Convention : ils étaient faciles à identifier grâce aux tee-shirts orange vif qu’ils portaient. Les bénéficiaires sont parmi les 800 étudiants d’HEC qui ont été directement soutenus au travers de bourses ou grâce aux partenariats avec des organisations comme Frateli et Prodigy Finance. « Cela m’a énormément aidé à venir ici pour réaliser mon rêve, » indique l’étudiant Maxime Bérillon après la fin de la Convention. « Je viens d’un petit village en Corse et j’ai vraiment été stimulé par la prise en charge de la moitié de mes frais d’école par la Fondation pendant mes quatre années ici » . L’étudiant en deuxième année partage aujourd’hui son temps entre une double licence HEC-ENSAE et ses passions pour le rugby et les dégustation œnologiques. « On se sent bien intégré ici, » avoue Maxime, « on ne sait pas qui est, et qui n’est pas, bénéficiaire de ces bourses. C’est cela que j’apprécie à HEC : les origines sont respectées et la diversité est promue comme un atout. »
Carine Mimbe est quant à elle venue d’un horizon encore plus lointain que le jeune attaquant de rugby. La jeune Camerounaise a suspendu sa prometteuse carrière d’ingénieure et directrice de projets dans une compagnie pétrolière et gazière en Centrafrique pour intégrer le programme MBA d’HEC. « La bourse de la Fondation était plus que bienvenue, » reconnaît-elle. « C’est très difficile de persuader des banques camerounaises de vous suivre dans une aventure aussi coûteuse, mais elles étaient beaucoup plus ouvertes une fois qu’elles ont compris que les donateurs de la Fondation HEC me soutenaient partiellement » . Carine vient de commencer son programme de 16 mois en janvier, mais son expérience d’étudiante l’a aidée à s’intégrer rapidement. « Ce que j’ai trouvé le plus impressionnant pendant l’événement ce soir, c’était la forte mobilisation de la communauté des Alumni et l’humilité de ses membres. Cela m’a vraiment donné l’envie de contribuer moi-même une fois que j’obtiendrai mon diplôme, et de faire de mon mieux pour devenir partie de l’équipe de donateurs à l’avenir ».
On a dénombré au total 200 nouveaux donateurs en 2017. La Fondation contribue aux ressources d’HEC à hauteur de 6% chaque année. En 2018, elle devrait devenir le principal donateur extérieur de l’école.