Data Day 2020 : révéler tout le potentiel de la data pour la société
L‘édition 2020 du Data Day d'HEC Paris a une nouvelle fois rassemblé un grand nombre de chercheurs, d’étudiants et de professionnels autour de cet événement d’envergure destiné à présenter les meilleures recherches et analyses de l’école en matière de science des données. Pour la première fois, cette journée du 25 février était organisée autour de quatre sessions distinctes, d’une table-ronde réunissant des entreprises et de deux data challenges innovants. Plusieurs éléments évoqués à cette occasion prennent un sens particulier aujourd’hui, au moment où la pandémie fait rage, et où les autorités se tournent vers l'utilisation des données pour traquer le virus.
Il y a dix ans exactement, le professeur canadien David Eaves lançait l'idée d'un hackathon open data international pour tirer parti de l'intérêt croissant suscité par ce domaine : « portez la bonne parole » et « rendez le monde meilleur » étaient ses mots d'ordre. « Ne cherchons pas l’impossible », écrivait-il. « Organisons toutes sortes d'événements suffisamment importants aux yeux des gens pour qu'ils les organisent, et essayons de les relier entre eux... (pour) sensibiliser, bâtir quelque chose et s’amuser ».
Dix ans ont passé : presque tous ces éléments faisaient partie intégrante de cette troisième édition du Data Day d'HEC Paris. Des questions-clés comme la protection de la vie privée, les médias sociaux et l'utilisation de la data science pour le bien commun ont été abordées par quelques-uns des meilleurs chercheurs et doctorants d’HEC. « La data nous permet une grande variété de thématiques et, une fois de plus, cet événement a été l’occasion de proposer une série de débats très variés, devant plus de 100 participants », indique le co-organisateur de la journée, Christophe Pérignon.
Protection de la vie privée, médias sociaux et new data
La première session, qui portait sur la protection de la vie privée, a été l’occasion de découvrir une analyse de l'application GDPR conçue par Aurore Troussel, une diplômée d'HEC. Son travail, mené avec David Restrepo, professeur associé à HEC Paris, a pour objectif de signaler tout accord qui ne respecte pas la politique de confidentialité des données. Ce qui a débuté sous la forme d'un projet pédagogique est d’ailleurs devenu une application prometteuse, en l'espace de six mois. Une réussite similaire a été évoquée à la fin de la session, avec la présentation de la start-up Justice.cool. Cette plate-forme, née au sein de l’écosystème HEC, cherche à accélérer, ou éviter, les procédures judiciaires grâce à la conciliation.
La deuxième session, sur les médias sociaux et les new data, a été marquée par une présentation percutante du doctorant Reza Alibakhshi sur l’influence que l'image et les sentiments textuels ont sur l'engagement sur les médias sociaux. Le chercheur, supervisé par le professeur Shirish Srivastava, s'est interrogé sur les dissonances entre le message et le visage qui est derrière celui-ci, en se demandant si ces différences ont réellement engendré un certain engagement. Cathy Yang, professeur de marketing, a évoqué quant à elle un contrôle évolutif du contenu, en se focalisant sur l'effort humain nécessaire et le machine learning. La session s'est achevée avec l'un des deux challenges de ce Data Day, parrainé par Natixis et supervisé par les professeurs Jean-Edouard Colliard et Vincent Fraitot.
De la théorie à la pratique
Les deux séances de l'après-midi ont ensuite permis de discuter des outils et des méthodes dont disposent les chercheurs, et de l'impact positif que peut avoir la data science sur la société. Parmi les premiers, on peut citer les recherches de Gilles Stoltz sur la gestion de la consommation d'électricité, et sur les fluctuations de prix qui permettent des incitations tarifaires. Jean-Noël Barrot, professeur à HEC, a pour sa part présenté une étude relative aux avancées récentes du Parlement français sur les questions de données et de politiques publiques. Le professeur de finance et d'économie a travaillé activement sur des propositions de loi qui, espère-t-il, permettront de simplifier la simulation du coût d'une réforme fiscale. Le professeur Rodolphe Durand a quant à lui exposé sa vision des réponses que les organisations peuvent formuler face aux enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance.
La table-ronde organisée dans la soirée avec des entreprises, animée par le professeur Shirish Srivastava, s'est focalisée sur la création de valeur rendue possible par la new data et de nouveaux outils. Quatre professionnels venant d'entreprises partenaires (Allen & Overy, Atos, GS1 et Michelin) ont expliqué comment leurs sociétés ont pu exploiter la data science. « Ils étaient tous de très haut niveau, mais l’un d’entre eux a particulièrement suscité la curiosité des étudiants », raconte Christophe Pérignon. « Eric Chaniot a expliqué comment l’Internet des objets a permis à son entreprise d’exploiter l’intelligence artificielle pour les roues de ses tracteurs : grâce à ces nouvelles conceptions il est possible de modifier la pression de leurs pneus en fonction du type de surface sur laquelle le tracteur roule. On augmente ainsi la pression des pneus pour l'utilisation sur route afin de réduire la consommation de carburant, et on la diminue lorsqu’on roule dans les champs, afin de ne pas écraser les bourgeons. On pourrait vraiment appeler "pneus intelligents" cette nouvelle génération de pneumatiques ! ».
? Data and technology and the broader impact on society. Watch the interviews with #HECprof Kristine de Valck and @rudyOrg, and Olivier Breillacq @BREILLACQ1, Director WeData. cc @HECKnowledge @christoperignon #HECdataDay20 pic.twitter.com/Bz8sGZIXQf
— HEC Paris Business School (@HECParis) February 28, 2020
Le Data Day devrait encore se développer dans les années à venir, répondant ainsi à la demande des étudiants. La succès grandissant du club HEC Data Minds, créé par les étudiants, comme l'importance accrue accordée à la data dans l'enseignement, reflètent l'utilisation croissante des données par les entreprises. « Les excellents data challenges de cette année constituent un réel atout pour les entreprises sponsors, Natixis et Antin », ajoute Christophe Pérignon. « Les deux entreprises utilisent en effet la data science pour anticiper les besoins de leurs clients et les inciter à revenir en leur proposant de meilleurs services. Ce ne sont là que quelques exemples du potentiel que le data crunching et l'intelligence artificielle représentent pour l'avenir ».