HEC Paris se lance dans les podcasts
La Journée internationale du podcast fête son sixième anniversaire le 30 septembre. HEC Paris se joindra aux festivités en lançant officiellement son podcast académique « Knowledge@HEC », qui s’appuie sur cette vision : « Développer la connaissance, encourager la responsabilité » (« Expanding knowledge, Enhancing responsibility »).
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : aujourd’hui, plus d'un quart des Américains, 58 % des Sud-Coréens et 40 % des Espagnols écoutent au moins un podcast par mois, tandis qu'un huitième de la population du Royaume-Uni en fait de même chaque semaine. Alors faut-il dire adieu à la radio et bonjour au podcasting ? C’est plutôt une union entre l’iPod d’Apple et le transistor Marconi (présenté au public pour la première fois en 1901), qui a vu le jour. Compte tenu de sa popularité croissante, ce nouveau média, à travers son mot-valise « podcasting » (créé en 2004 par le journaliste britannique Ben Hammersley), est célébré chaque année, à la fin du mois de septembre, depuis 2015.
Pour assurer une mise à jour régulière de ce nouveau support, l’équipe de communication d’HEC a déjà compilé plus d’une dizaine de podcasts. Compte tenu de la situation actuelle, ils sont focalisés sur les réflexions des professeurs de l’école autour de l’impact général de la crise sanitaire et économique causée par le Covid-19. Au total, il s’agit de près de 14 podcasts de moins de 10 minutes, sur des sujets allant du rôle de la responsabilité sociale des entreprises (RSE) pendant une crise, aux moyens de faire face à une forte incertitude, en passant par les médias sociaux et leur développement à l'ère de la distanciation sociale, ou la réponse confuse apportée par les dirigeants européens à la crise sanitaire.
Redéfinir les nouvelles sociétés
Par exemple Anne-Sophie Chaxel, professeure associée en marketing à HEC Paris. Elle partage son analyse de l'impact de la crise sur nos partis pris, tant dans les milieux politiques qu’au sein de la population en général. Pour éviter ces biais, elle estime que les gouvernements « devraient nommer un "avocat du diable" qui exprimerait systématiquement un point de vue différent » de ceux préconisés par les législateurs et les lobbyistes. Le professeur Jean-Michel Gauthier, quant à lui, décrit les conséquences catastrophiques de la crise pour l’industrie pétrolière et le secteur des transports : « Nous ne sommes pas en 1998 ni en 2008 », prévient-il, « il s’agit de la pire crise que ces industries ont jamais vécue. » Avant d’ajouter : « Le tout survient dans le contexte d'un affrontement entre les Saoudiens et les Russes, conduisant à une augmentation des approvisionnements en pétrole sur un marché déjà surchargé. » Pour Jean-Michel Gauthier, le moment est peut-être venu de repenser notre transition énergétique.
Georg Wernicke observe pour sa part que la crise pourrait être l’occasion de repenser les politiques en matière de RSE au sein même des entreprises. « Lors des crises précédentes, les entreprises qui n’avaient pas renoncé à leurs engagements en matière de RSE ont été plus performantes que celles qui ont réduit ces activités, une fois la reprise de l’économie arrivée. Tous les signes indiquent que cela sera aussi le cas après la crise du Covid-19. » Georg Wernicke rappelle les avantages de la RSE pour les entreprises : elle contribue à instaurer la confiance avec les parties prenantes et les clients, renforce la loyauté et la motivation des employés, et attire les investisseurs. « J’invite donc les entreprises à ne pas se contenter de parler, mais à tenir leurs engagements. »
Des podcasts conçus pour durer
Les intervenants les plus engagés à ce jour sont les professeurs Tomasz Michalski et Hélène Löning, avec deux podcasts chacun. Le premier décortique les efforts de la France pour relancer son économie et l’impact microéconomique de la crise, tandis que la seconde adresse des conseils pratiques aux cadres pour les aider à créer des business models plus durables, fondés sur des chaînes logistiques et des trésoreries robustes.
Les principaux ingrédients du podcast, à savoir l’innovation et la sensibilisation, le tout sur un ton informel, s’inscrivent dans l’esprit de la Journée internationale du podcast et de son fondateur Steve Lee. C'est à l'été 2013 que Steve Lee a eu l'idée de célébrer ce format typique du XXIe siècle, qui permet d’alimenter les flux RSS au moyen de fichiers audio et vidéo, pour en faire un succès mondial. Depuis cette date, comme l’a indiqué The Guardian en mai 2020, « les podcasts ont pris leur envol partout dans le monde. »
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