Un haka inédit en Europe pour célébrer la rentrée à HEC Paris
Pour célébrer sa rentrée 2023 et à quelques jours du coup d’envoi de la coupe du monde de rugby en France, HEC Paris a organisé le mercredi 30 août un spectaculaire haka de célébration, orchestré par le joueur néo-zélandais Joe Edwards. Une performance inédite en Europe qui a permis de mettre à l’honneur la force de la communauté de l’école et l’ensemble de ses nouvelles promotions fraîchement arrivées sur le Campus
Auteur/Author of this article: Frédéric Voirin
Une performance inédite dans une école européenne
En parallèle de ses conférences inaugurales, pour célébrer cette rentrée des classes 2023 à proximité de la coupe du monde de rugby en France et du très attendu match d’ouverture entre les Bleus et les All Blacks, HEC Paris a vu les choses d’une façon atypique. L’école a demandé au joueur international néozélandais Joe Edwards, de venir partager sa passion pour le haka, une danse traditionnelle de la culture maori pour toutes ses nouvelles promotions. Joe Edwards évolue depuis 7 ans dans le championnat français et joue actuellement pour le Rugby Club Vannes, au poste de 3ème ligne.
Bien que ce rituel qui ponctue les débuts de matchs des All Blacks soit très connu des amateurs et amatrices du ballon ovale, et plus largement effectuée en Nouvelle-Zélande, Australie ou Polynésie, c’est la première fois qu’elle est effectuée au sein d’une école en France…et même en Europe !
Julie Thinès, directrice des études pré-expérience du programme Grande Ecole d’HEC Paris, nous explique humblement la raison de cet événement hors-du-commun : « nous avons souhaité célébrer la nouvelle énergie apportée par nos étudiants et tous les membres de notre communauté au début de la nouvelle année académique ». Pour cela, elle a demandé à son ami, le rugbyman professionnel Joe
Edwards, de venir sur le campus lancer la nouvelle année académique en donnant une impulsion positive et fédératrice. Et celui-ci a accepté de partager sa passion sportive et sa culture maori avec plaisir.
Joe Edwards nous a d’ailleurs confié en amont de sa venue avec beaucoup d’enthousiasme son ressenti : « je viens à HEC Paris pour partager et faire découvrir ma culture aux gens, expliquer cette histoire maori d’un homme sauvé par une femme, profiter d’un moment de célébration pour la rentrée et aussi inspirer les gens avant la Coupe du Monde de Rugby, en particulier le match d'ouverture, France contre Nouvelle-Zélande. »
Une transmission de culture avec force, fierté et unité
Après avoir découvert le campus de Jouy-en-Josas, Joe Edwards a expliqué la signification rituelle de cette danse maori aux étudiants et personnels d’HEC Paris regroupés devant le hall d’honneur.
Ainsi, l’actuel troisième ligne de Vannes a expliqué que le Haka trouve son origine dans une légende maori, qui exprime de la force, de la fierté et de l'unité. Cette légende explique que le dieu du soleil, Tama-nui-te-ra, et l'une de ses épouses, Hine-raumati, qui incarne l'essence de l'été, ont eu un fils nommé Tane-rore. Les Maoris considèrent que le frémissement de l'air lors des chaudes journées d'été est le signe que Tane-rore danse pour sa mère. Ce mouvement léger et rapide est à la base de tous les hakas, les mains tremblantes des interprètes représentant en particulier la danse de Tane-rore. Le rugbyman néozélandais a aussi rappelé à l’audience qu’originellement, les premiers hakas avaient été créés et interprétés par des guerriers comme une danse de guerre enrichie d'un cri ancestral pour effrayer les adversaires avec des expressions faciales agressives (yeux exorbités, coups de langue), des grognements intimidants, tout en frappant et en agitant leurs armes. La deuxième raison pour laquelle ces guerriers maoris chantaient le haka était pour leur propres moral, courage et force : ils pensaient invoquer le dieu de la guerre pour les aider à gagner la bataille.
Le Haka exécuté par les membres présents de la communauté d’HEC Paris dans la douceur estivale de ce mercredi 30 août digne de sa légende originelle maori est un "Ka Mate". C’est le haka le plus joué par les All Blacks lorsqu'ils jouent contre des équipes internationales. Il s'agit d'un haka de cérémonie, écrit par Te Rauparaha, qui est une célébration de la vie triomphant sur la mort. Son auteur a créé le haka après avoir échappé de justesse à la mort aux mains des tribus ennemies de Ngāti Maniapoto et Waikato en se cachant dans une cave. Lorsqu'il en est sorti, secouru par une femme, il a été accueilli par la lumière et un chef de tribu amical. La célèbre première phrase "Ka mate, ka mate ! ka ora ! ka ora !" se traduit par "Je risque de mourir ! Je pourrais mourir ! Je pourrais mourir ! Je peux vivre ! Je peux vivre !" Et la dernière ligne, "Ā, upane, ka upane, whiti te ra ! Hi !" se traduit par "un pas vers le haut, un autre... le soleil brille ! Lève-toi !". A l’image de cette nouvelle étape de vie qui s’ouvre pour ces populations étudiantes débutant leur première année à HEC Paris.
Joe Edwards a expliqué que désormais le haka est principalement exécuté comme une manifestation de respect (« mana » en maori) pour honorer une ou plusieurs personnes, dans le cadre des rituels de rencontre, mariages, funérailles ou lorsqu'un visiteur est accueilli dans la communauté…Comme lors d’une rentrée des classes par exemple !
Le collectif HEC, à la hauteur du défi
Après ces explications, l’impressionnant joueur de 1,93 mètre a exécuté son Ka Mate, en faisant résonner son chant puissant dans le silence assourdissant de Jouy-en-Josas. Sa prestation solitaire mais profondément incarnée a largement impressionné l’auditoire. Joe Edwards a ensuite lancé son public échauffé dans plusieurs répétitions collectives de la chorégraphie chantée du haka traditionnel de cérémonie, célébrant ainsi la vie à l’image de cette communauté naissante au sein d’HEC Paris.
Loin d’égaler le record mondial des 7000 personnes réalisé par les Néo-Zélandais en 2017, c’est tout de même une foule compacte de quelque 300 élèves issus des programmes Grande Ecole et MBA et membres du personnel d’HEC Paris qui s’est regroupée vers 18h30 sur la grande pelouse d’HEC Paris pour participer à cette célébration inédite.
Avec cet exercice collectif, et à l’instar de l’énergie de son maître de cérémonie maori, l’école a marqué sa rentrée avec un esprit d’unité et de cohésion, et aussi bien sûr avec beaucoup de bonne humeur. Tous les étudiants et étudiantes mais aussi les personnels présents sur le campus, tous âges confondus, arboraient d’ailleurs de larges sourires au cours de l’exercice, renforçant ainsi cet événement mémorable, intergénérationnel et générateur de lien fort pour l’ensemble de la communauté HEC.
Le 8 septembre au moment du coup d’envoi du match France – Nouvelle-Zélande, nul doute que la communauté HEC vivra de manière particulière le haka des All Blacks. Quant à l’issue du match, nul n’osait encore se prononcer et encore moins Joe Edwards, dont le cœur est aujourd’hui en France !