Des recherches de Daniel Schmidt acceptées par « The Review of Asset Pricing Studies »
L’article de recherche intitulé «Fundamental Arbitrage under the Microscope: Evidence from Detailed Hedge Fund Transaction Data» (Arbitrage fondamental au microscope: preuves tirées de données détaillées sur les transactions de hedge funds) du professeur associé en finance Daniel Schmidt a été accepté pour publication dans le journal académique « Review of Asset Pricing Studies », l'une des meilleures revues sur l’évaluation des prix des actifs financiers. La recherche a été conduite en collaboration avec Bastian von Beschwitz de la Federal Reserve et Sandro Lunghi d'Inalytics.
Le trading fondamental, ou les transactions guidées par de l’information acquise grâce à de la recherche fondamentale, est clé pour rendre les cours boursiers plus informatifs. Pourtant, en raison de la rareté des données sur les traders dit fondamentaux, nous en savons très peu sur cette activité et ses limites. Dans cet article, nous menons la première étude détaillée sur les limites du trading fondamental en exploitant un riche ensemble de données propriétaires de transactions pour un échantillon de 21 fonds spéculatifs (ou hedge funds), sur une période de 10 ans. Deux caractéristiques rendent ces données uniques : premièrement, elles couvrent exclusivement les fonds spéculatifs spécialisés dans des opérations indépendantes d’achat et de vente des actions, ce qui en fait l’exemple type des arbitragistes fondamentaux. Deuxièmement, nos données comprennent l'historique complet des opérations sur actions des fonds, ce qui nous permet de déterminer exactement les dates auxquelles ils initient et clôturent leurs positions d'arbitrage.
Dans nos données, nous constatons que les fonds spéculatifs se comportent comme des investisseurs fondamentaux informés mais contraints. Plus précisément, nous montrons que leurs initiations de positions d’achat et de vente à découvert sont suivies par d'importants alphas (surperformance par rapport à quatre facteurs de risque) d'une magnitude absolue d'environ 1% au cours des 125 jours suivant la négociation, ce qui suggère que ces fonds spéculatifs sont capables de générer de la valeur. Lorsqu'il est mesuré sur la période de détention (c'est-à-dire de l'ouverture à la clôture), la différence d'alpha entre les positions d’achat et de vente à découvert s'élève à 2%. En revanche, nous constatons que les transactions de clôture sont suivies de rendements dans la direction opposée de la transaction de clôture. Lorsque nous concevons une stratégie de trading qui consiste à acheter les actions dans lesquelles les fonds spéculatifs viennent de clôturer une position longue et à vendre les actions des positions courtes fermées, nous obtenons un alpha significatif d'environ 0,9% sur les 125 prochains jours de négociation. Ce chiffre implique que les fonds spéculatifs de notre échantillon renoncent à environ un tiers de la rentabilité potentielle de la transaction. Nous établissons ainsi que les contraintes auxquelles sont confrontés les fonds spéculatifs sont économiquement importantes car elles les obligent à « laisser une somme substantielle sur la table ». Nous soutenons que les fonds spéculatifs clôturent tôt leurs positions pour réaffecter leur capital à des investissements plus rentables et / ou pour faire face à des contraintes financières devenant plus strictes. En ligne avec cette idée, nous documentons que les fonds spéculatifs laissent plus d'argent sur la table après l'ouverture de nouvelles positions, des rendements négatifs ou une augmentation des contraintes de financement et de la volatilité.