[Incubateur HEC Paris] Marie donne vie à ses bijoux
Rencontre avec Marie Cabirou, fondatrice de la marque de joaillerie Marie Mas, créée en 2017. Découvrez comment l'entrepreneure, à partir d'un concept innovant, lié au mouvement, crée une nouvelle relation avec le bijou.
Marie Cabirou a commencé par des études de design de mode et d’accessoire à l’IFM et à Duperré. Après quelques expériences dans des jeunes marques d’accessoires et de bijoux, elle décroche son stage de fin d’études à la maison Dior au studio bijoux. Ici elle dessine les bijoux pour les défilés et collections.
Après son stage, elle commence sa carrière dans cette même maison où elle apprend et prend conscience de l’importance de chaque étape et de chaque département, du processus de création à la commercialisation.
Animée depuis toujours par l’envie d’entreprendre et de créer sa propre marque, elle quitte Dior après 3 ans pour monter Marie Mas en janvier 2017.
Quelles étaient tes motivations pour entreprendre ?
C’était une envie que j’avais depuis longtemps et je me suis dit qu’il valait mieux tenter ma chance en étant jeune et pleine d’énergie (Rires.) On ne sait jamais comment les choses vont se passer et je ne suis pas certaine que l’on puisse se sentir réellement prête. Le tout est de se lancer. Je me suis dit que ce que je ne savais pas, je l’apprendrai en le faisant.
Parle-nous de ta marque Marie Mas.
L’idée était de faire de la joaillerie en mouvement et des bijoux vivants. Le fait d’apporter du mouvement dans mes créations me donne le sentiment de leur apporter de la vie et donc une âme par extension. Cela crée également une relation au bijou qui est toute autre, beaucoup plus personnelle et sentimentale. C’est en tout cas ce que j’essaye de faire en développant des techniques de création innovantes, dont certaines que j’ai pu breveter. Je crée chaque nouvelle collection à partir du développement d’une nouvelle technique innovante de mouvement. L’idée est toujours de créer des bijoux qui changent de forme ou de couleur en suivant les mouvements de celle qui les porte.
La joaillerie, ce n’est pas un besoin, c’est quelque chose en plus. C’est pourquoi je trouve important d’amener de la joie et de la magie à mes clientes.
Ce que je trouve passionnant dans le luxe, c’est de pouvoir pousser le design à un très haut niveau pour obtenir un produit qui se rapproche de la perfection. La possibilité de gérer chaque matériau et chaque création dans les moindres détails est quelque chose de fascinant.
Quels risques étais-tu prête à prendre pour te lancer ?
Tous ! (Rires) En quittant un grand groupe pour me lancer toute seule, j’ai accepté l’idée de quitter mon confort et ma sécurité. Ensuite, lancer sa marque de joaillerie implique forcément un investissement financier très important pour les matières premières. Monter une marque de luxe se fait sur le long terme et nécessite du temps et de la patience pour asseoir une certaine crédibilité dans le milieu et une image de marque de qualité. La difficulté première était de se faire connaître auprès de la bonne cible avec un budget publicitaire limité. On se retrouve face à des marques déjà très établies et vers lesquelles les clientes se tournent en premier.
Que t’a apporté l’Incubateur HEC Paris ?
Me retrouver parmi l’écosystème de l’incubateur HEC m’a beaucoup aidé car c’était super de côtoyer des personnes qui faisaient face aux mêmes problématiques que moi et de pouvoir ainsi partager et rire de nos galères. Les experts m’ont également beaucoup apporté, tant par leurs conseils que par leur soutien.
Mathias Abramovicz m’a beaucoup aidé sur la stratégie et le côté clientèle ainsi que Erwann Goullin, Monika Esprit et Adeline Leroy. Stéphane Vermorel a été aussi d’une grande aide sur la partie graphique. J’ai aussi beaucoup appris sur le marketing digital grâce à Clément Bourdon qui m’a donné des clefs pour avancer malgré la crise que l’on doit traverser en ce moment.
Mais surtout l’équipe de l’incubateur est vraiment fantastique avec nous, ils sont toujours là, hyper réactifs et à l’écoute de nos problématiques et ils ont été particulièrement géniaux et très présents pendant le confinement.
Il y a une vraie ambiance de groupe bienveillante à l’incubateur et en tant que solo entrepreneur, ça m’a permis de sortir de l’isolement.
Comment définirais-tu le succès ?
Le plus grand succès serait pour moi d’avoir la possibilité de continuer à faire ce que j’aime et à développer mes créations.
Pour la marque, mon objectif est aujourd’hui de développer ma clientèle. J’aime par-dessus tout la relation que j’ai réussi à développer avec mes clientes actuelles. Le fait de concevoir des bijoux uniques, sur mesure, qui vont faire partie de leur quotidien. Quand une cliente repart en ayant le sourire ou le sentiment d’avoir trouvé la pièce de ses rêves, je trouve cela génial et c’est là pour moi, la définition du succès.
Ces années d’entrepreneuriat m’ont également appris à faire preuve de patience, de ténacité et de persévérance.
Quelles sont pour toi les compétences d’un bon CEO ?
Savoir se remettre en question et toujours chercher à s’améliorer !
Il est important de savoir faire preuve de souplesse et d’adaptation. Rares sont les fois où les scénarios que l’on s’imagine se déroulent comme prévu ! Il faut réussir à faire avec ce que l’on a et ce qui se présente, et faire en sorte que ça fonctionne quand même.
Ces années d’entrepreneuriat m’ont également appris à faire preuve de patience, de ténacité et de persévérance.
Qu’est-ce qui influence tes créations ?
Je suis très inspirée tout ce que je vois autour de moi et je suis fascinée par le mouvement et la manière dont les choses bougent ; en particulier dans les fonds marins, qui sont très inspirants pour moi. Mais j’apprends beaucoup de mes rendez-vous clients. C’est tellement intéressant de voir leurs réactions et la façon dont elles peuvent s’approprier les pièces. Je repense beaucoup à leurs remarques et ça m’inspire également pour créer de nouvelles choses. Je me rends compte que le côté humain prend une grande place dans mon travail et c’est une chose qui m’importe beaucoup.
Peux-tu nous présenter ta dernière collection ?
Ma dernière collection « Emerald Wave » est inspirée des océans et du fascinant mouvement des vagues. Elle est constituée principalement de bagues et de boucles d’oreilles.
Les bagues Wave présentent un mouvement ondulatoire lorsqu’elles sont portées. Évoquant les vagues, de fines tiges serties d’émeraudes montent et descendent, prenant la forme naturelle du doigt. Ce qui est magique, c’est que leur mouvement est un secret connu uniquement de celle qui les porte.
Les bijoux d’oreilles, quand à eux, à l’image de l’écumes de vagues, viennent se poser à différents endroits sur les oreilles et proposent de nouveaux portés.
Nous sommes actuellement en train de préparer le lancement d’une nouvelle collection. Après cette année si particulière j’ai eu envie de proposer une collection qui ait encore plus de sens. Chacun des bijoux aura un mouvement qui lui permettra de personnaliser un message à l’intérieur, que ce soit un mantra pour vous-même ou une déclaration pour la personne à qui vous souhaitez l’offrir. Certains modèles revisiteront d’ailleurs les classiques alliances et bagues de fiançailles, j’ai hâte de vous les présenter !
Quel conseil donnerais-tu aux entrepreneurs qui souhaitent se lancer ?
Si tu veux le faire, vas-y à fond. Comme ça si ça marche, c’est génial, et si ça ne marche pas, tu auras au moins vraiment essayé et il n’y aura pas de regret. Dans tous les cas c’est une expérience vraiment riche qui permet de rencontrer des gens fantastiques !
Campagne 2020
La campagne Marie Mas 2020 est un concentré d’attitudes, de gestes, d’émotions, comme autant de facettes d’une femme d’aujourd’hui. Vivante, joueuse et souriante, elle est une une mère, une fille, une sœur, une entrepreneuse ou une artiste...
Notre muse c’est elle, c’est vous, c’est chaque femme et sa personnalité, son histoire, ses émotions. À un moment où tous les sourires sont masqués, nous célébrons la joie simple d’un éclat de rire !
« A travers ces photos, j’ai voulu capturer des moments de vie. C’était important pour moi que les photos donnent un sentiment de proximité avec la modèle, quelque chose dont nous manquons tous atrocement en ce moment. »
Marie Cabirou, Creative Director