L’avenir des paiements se joue à l’Incubateur HEC
Challengée depuis le printemps 2018 au sein de l’Incubateur HEC, la start-up Fintecture, co-fondée par Faysal Oudmine (H2009) disrupte les réseaux classiques des cartes bancaires.
Fondée depuis près de trois ans et challengée depuis le printemps 2018 au sein de l’Incubateur HEC, la startup Fintecture, co-fondée par Faysal Oudmine (H2009), Tatiana Rozoum, Anjan Som et Reda Charai, développe une plateforme technologique et règlementaire permettant de se connecter à l’ensemble des banques européennes de manière standardisée pour initier des transactions ou accéder aux données des comptes bancaires.
La startup a obtenu en 2019 un agrément d’Etablissement de paiement du régulateur financier (ACPR), agrément déjà « passporté » dans l’ensemble des pays de l’ Espace économique européen.
Basée sur la réglementation PDS2, la nouvelle plateforme "PayByBank" bâtie par Fintecture a créé un nouveau mode de collecte de paiements, banque à banque, disruptant les réseaux classiques des cartes bancaires.
Fintecture permet désormais à ses clients (sites marchands) d’accroitre leur taux de conversion, de renforcer leur sécurité et d’améliorer la trésorerie en accélérant la disponibilité des fonds. Le tout en baissant les frais de transaction de 40% !
En une seule connexion Fintecture propose d’accéder à toutes les banques européennes de manière standardisée et en conformité avec la régulation. La startup permet aussi à d’autres Fintechs d’utiliser sa plateforme pour développer leurs propres cas d’usage.
La banque ouverte est en train de passer d'une utopie à une réalité en Europe. La réglementation PSD2 autorise de nombreux cas d'utilisation capables de modifier le paysage de l'industrie financière et de la vente au détail en ligne en Europe.
En outre, la réglementation PSD2 crée l'un des marchés les plus grands, les plus accessibles et les plus harmonisés du monde dans lequel s’est engouffré Fintecture.
Rencontre avec Faysal Oudmine, H2005 : son ambition, son équipe, son projet ...
Qui es-tu ?
Un adulte avec une curiosité d’enfant.
Un éternel optimiste tempéré par un réalisme méthodique.
Un bâtisseur mu par une ambition débridée
Un homme (trop humain) avec ses sensibilités, ses réussites et ses échecs
… un entrepreneur endurci mais toujours passionné
Quand et comment as-tu fait " le grand saut" dans l'Entrepreneuriat ?
Après HEC, j’ai commencé ma carrière en tant que financier chez Lehman Brothers et Nomura Bank à Paris et à Londres. Cependant, je n’ai pas pu résister longtemps aux sirènes d’une vocation qui s’est manifestée dès mon enfance : entreprendre.
J’ai co-fondé ma première société fin 2009 dans l’éducation en Afrique. Nous avons été chanceux, nous avons rencontré un succès immédiat. Deux ans plus tard la structure a été cédée pour maximiser ses chances de développement. Ensuite, j’ai co-fondé toujours avec le même associé (Reda) une PropTech, active dans plus de 10 pays africains ainsi qu’un opérateur agricole au Maroc, dont nous sommes sortis en 2017. A signaler que les 3 sociétés créées existent toujours et continuent leurs développements, même si ma plus grande fierté reste les équipes que nous avons réussi à fédérer autour de nous et qui sont à la base de ces succès.
Pourquoi as-tu lancé Fintecture ?
Fort de mes dix années d’entrepreneuriat, encouragé par les résultats positifs de mes trois premières sociétés et conscient de mes forces et faiblesses, je voulais m’attaquer à un marché plus important. Et quel marché plus stimulant que celui des paiements. De plus cela me permettait de faire un lien avec ma première carrière dans la finance.
Puis, j’ai rencontré mes co-fondateurs Anjan et Tatiana, respectivement spécialiste de l’Open Data en environnement bancaire et de la régulation financière. Ils avaient déjà commencé à travailler sur la nouvelle régulation (PSD2) et les APIs bancaires et nous partagions, et partageons toujours, la même vision sur le futur des paiements.
Nous avons commencé par travailler ensemble pour mieux se connaitre, créer un Proof Of Concept sur une banque (BBVA) avant de créer officiellement Fintecture en Janvier 2018.
Quel genre de risques étais-tu prêt à prendre ?
Le plus important est l’enjeu, la prise de risque n’est finalement qu’une conséquence.
Nous devions investir et travailler sans revenus pendant près de trois ans, sans aucune garantie de lancement. Nous dépendions du régulateur financier (agrément d’établissement de paiement) et des banques (intégration aux banques). Néanmoins, mes projets précédents m’ont permis d’avoir une situation financière relativement confortable, ce qui m’a permis d’être à 100% concentré sur la réussite de Fintecture.
Aujourd’hui nous sommes agréés dans l’ensemble de l’Espace Economique Européen et nous sommes connectés à la quasi-totalité des banques françaises et britanniques.
Pourquoi as-tu souhaité rejoindre l'Incubateur HEC ?
L’incubateur HEC nous a énormément apporté et continue encore aujourd’hui. Un accompagnement de grande qualité assuré par l’équipe et les mentors de l’incubateur mais également des experts pertinents pour chacune des problématiques que nous rencontrons.
L’environnement, de l’incubateur en particulier et de Station F en général, est très stimulant et favorise des rencontres pro-business.
Comment/où te vois-tu dans 10 ans ?
Un adulte de dix ans plus âgé, mais toujours un enfant par l’ambition et la curiosité.
Un père de famille de plus en plus préoccupé par la situation du monde que nous léguons aux futures générations.
Un entrepreneur par vocation, s’attaquant à des défis toujours plus ambitieux. Avec plus d’impact positif sur la planète et ses invités. Un manager soucieux de transmettre sa passion et partager sa vision avec ceux qui l’entourent.
Comment avez-vous financé les premières étapes de Fintecture ?
Avant le GO Live nous avions besoin de construire la plateforme technologique et d’obtenir l’agrément d’établissement de paiement. Cela a nécessité plus de deux années de travail acharné et de la réussite.
Pour nous, il était important d’autofinancer ses premières étapes en accompagnant Fintecture jusqu’à sa rencontre avec son marché. Nous avions la chance de pouvoir autofinancer ces premières longues étapes grâce à nos expériences respectives. Nous avons aussi pu bénéficier d’un accompagnement financier non négligeable de BPI et de Wilco.
Maintenant que nous avons validé une forte traction sur notre solution, nous lançons un premier round de financement dilutif.
Pour toi, quelle est la clé du succès ?
Que ce soit pour Fintecture ou pour mes précédentes ventures, la qualité individuelle et collective de l’équipe reste le facteur clé de succès. Dans l’environnement des startups, on parle beaucoup de l’importance de l’équipe mais très peu réalisent à quel point l’équipe est décisive. La route du succès est souvent longue et semée d’embûches. Seule une équipe déterminée, complémentaire et qui partage la même ambition pourra prétendre à relever le défi.
- Hélder Câmara