Laurent Didier, accélérateur d’entrepreneurs et visionnaire de l’innovation durable

Si vous êtes intégré à l’écosystème entrepreneurial d’HEC Paris, le nom de Laurent Didier vous est forcément familier… Sinon, il est de ces personnes qui méritent d’être connues ! Marketeur, entrepreneur, repreneur, consultant et mentor, Laurent Didier s’est construit une carrière exceptionnelle, qui lui permet aujourd’hui de conseiller dirigeants d’ETI et de PME, mais surtout d’aider une nouvelle génération de startupers à réussir le pari de l’entrepreneuriat.

Laurent Didier : accélérateurs d’entrepreneurs et visionnaire de l’innovation durable

Grenoblois et père de quatre enfants, Laurent Didier se concentre sur le monde à construire, pour les générations futures. Un monde qui ne peut plus se reposer sur les recettes du passé ! Son ambition est claire : accélérer les projets durables et innovants portés par la nouvelle génération. Pour lui, « les jeunes de 22 à 37 ans sont les véritables catalyseurs de changement », et son rôle est de leur offrir la confiance et les ressources nécessaires pour concrétiser leurs idées.

« Les jeunes de 22 à 37 ans sont les véritables catalyseurs du changement »

Diplômé de HEC Paris en 1979, Laurent attribue à cette école une influence déterminante dans sa carrière. Formé plus tard au design thinking, il a rapidement compris que « la réussite ne repose pas uniquement sur des idées brillantes, mais sur la capacité de celles-ci à répondre aux besoins réels des utilisateurs. » Cette approche, centrée sur l'utilisateur et le « Job To Be Done »,  guide sa manière de concevoir le marketing et la communication.

Une carrière entre transformations et réflexions

Avec un parcours diversifié dans le marketing, la communication, la publicité et le design, Laurent s’est constitué une expérience riche auprès de grandes entreprises comme Unilever, et dans plusieurs agences de design. Chef d'entreprise dès 1992, il s'est imposé dans le monde des affaires, amenant au succès plusieurs entreprises et à collaborer avec des marques leaders de divers secteurs, de l'agroalimentaire au luxe.

Naturellement attiré par le marketing, il accorde à la communication et à la compréhension des attentes des utilisateurs un rôle crucial dans les stratégies d'entreprise. Cette approche, renforcée par sa formation en design thinking, l’a conduit à reconsidérer le rôle des start-ups et des jeunes entreprises dans l’innovation. Il y voit des agents de changement capables de contourner les lourdeurs des grands groupes grâce à leur agilité.

De l’entrepreneuriat à l’innovation sociale

Laurent quitte donc le monde du design pour plonger dans celui des start-ups, des ETI et des PME, convaincu que c’est là que réside la vraie richesse, celle qui alimente le tissu économique et crée de la prospérité. « J’ai été choqué de voir à quel point il était difficile pour les jeunes d’intégrer le marché du travail, et en parallèle que les banques ne faisaient pas leur job face à de jeunes entrepreneurs. » Faire bouger les lignes pour passer les barrages institutionnels, trouver les bons raccourcis et être connecté aux bonnes personnes semblait alors être la solution pour aider à la création d’entreprises et à l’émergence d’un véritable écosystème entrepreneurial. Et c’est cet objectif que Laurent Didier a choisi de soutenir.

Repreneur d’une entreprise à cette époque, il rejoint au travers de HEC Alumni le Club des Repreneurs. Lorsqu’il a été question de développer la dimension entrepreneuriale au sein de l’école, notamment à travers l’Incubateur HEC Paris, Laurent Didier était aux avant-postes. « J’ai embarqué des dizaines d’experts sur lesquels pourraient s'appuyer les entrepreneurs. » Aujourd’hui, l’Institut Innovation et Entrepreneuriat d’HEC Paris auquel appartient l’Incubateur en compte plus de 1000 ! 

« Aux Etats-Unis, on vous apprend à cultiver votre différence et à renforcer votre point de différence » 

Cultiver sa force pour faire la différence

Lui-même mentor au sein de l'Incubateur HEC Paris, Laurent intervient principalement sur la création de la richesse et la proposition de valeur, deux métriques moins mesurables mais tout aussi essentielles que la chaîne de valeur. Son approche holistique de l'entrepreneuriat se distingue en effet par une interrogation fondamentale : « Qu'est-ce qui fait la véritable différence ? ». Pour lui, le succès d’une start-up ne repose pas seulement sur la gestion des finances, mais sur la capacité de l’entrepreneur à se concentrer sur ses forces et à les cultiver. Chose difficile pour les Français : « Ici, on a tendance à vouloir être bon partout, et on demande sans cesse aux gens de s’améliorer pour renforcer leurs points faibles, alors qu’aux Etats-Unis, on vous apprend plutôt à cultiver votre différence et à renforcer votre point de différence ou de performance. »  

Son objectif est donc de permettre aux entrepreneurs de mettre en perspective leur raison d’être : le « Why » de chaque projet, pour les aider à se différencier, à rehausser leur niveau d’ambition et à trouver leur marché pour bâtir des pitch puissants afin de réunir les conditions propices à leur succès. Une approche qui a fait ses preuves et qui permet d’aller plus vite, d’éviter des opportunités qui n’en sont pas et de trouver les bonnes personnes et les bonnes réponses. « C’est à eux de trouver les solutions car au final, nous ne sommes que des mentors, » clairifie-t-il.

« L'entrepreneur doit contribuer à éradiquer les problèmes de société en recherchant un effet durable. »

Pour HEC Paris : une approche collaborative et humaine

Au-delà de son implication au sein de l’Incubateur HEC, Laurent Didier organise également des bootcamps et concours de pitchs innovants par lesquels sont passés Céline Lazorthes (Leetchi, Mangopay et Resilience) ou encore Stanislas Niox-Chateau (Doctolib). Parmi ces initiatives figure le « Blazer Pitch » où les participants doivent convaincre en une minute, vêtus uniquement d’un blazer et d’un caleçon. Cette approche ludique et percutante imaginée avec Jacques Birol, son complice de 15 ans, pousse les entrepreneurs à se dépasser, à oser et à exprimer leurs idées avec force. L'initiative Urban Canopée en est un bel exemple. La startup, qui propose des structures de végétalisation pour rafraîchir les villes et surtout les ilots de chaleur urbains, a su dépasser le mur de l’indifférence. Comment ? Grâce à un message d’urgence scandé de façon originale. Les cofondateurs ont en effet pitché au C40 Cities avec le quart de leur visage peint en vert : « si on arrive à verdir les villes d'un quart supplémentaire, on pourra réduire les températures des villes de 2 à 4 degrés ! » Oser cette différenciation leur a permis de gagner ce concours de pitch.

En définitive, la philosophie de Laurent Didier repose sur la collaboration, l’audace et l’engagement envers une transformation positive de la société. Il voit en l'écosystème d’HEC Paris une mine d'or dans laquelle il peut favoriser la collaboration entre les générations et les disciplines pour créer de la valeur. Car selon lui, « l'entrepreneur doit contribuer à éradiquer les problèmes de société en recherchant un effet durable et non pas seulement à faire du profit ». 

Son engagement auprès d’HEC Paris, en droite ligne avec sa transcription de la mission définie par Eloïc Peyrache pour l’école – ‘’contribuer à une transformation entrepreneuriale de la société avec impact et dans le respect des diversités’’- lui permet ainsi de concrétiser sa conviction de transformation entrepreneuriale.