Le MSc X-HEC Entrepreneurs reprend son vol !
Les rentrées des étudiants sont en général excitantes et mouvementées, celle du MSc X-HEC Entrepreneurs a été survoltée ! 120 étudiants ont fait le grand saut lors de leur semaine d'intégration du 1 au 6 septembre 2020.
La promotion de 120 étudiants, contre 110 l'an dernier, n'a pas fait sa semaine d'intégration dans le Jura comme les années précédentes, mais à Rambouillet, dans les Yvelines. La semaine se clôturait par la redoutée activité du saut en parachute !
En effet, le master a renoué cette année avec la tradition instaurée il y a plus de 40 ans par Robert Papin à la création du programme, selon la maxime un peu adaptée : "Jetez-les à l'eau, ils apprendront à nager !"
Alain Bloch, directeur académique du programme nous détaille le contexte et les enjeux de cette activité : "nous avons choisi la forêt de Rambouillet cette année comme cadre de notre traditionnel raid d'intégration car la situation sanitaire ne nous permettait pas de prendre les risques d'un hébergement collectif dans le Jura. Pour autant nous avons atteint nos objectifs pédagogiques : que chaque étudiant puisse découvrir ses camarades venus d'autres horizons, et que cette première séquence soit pour toutes et tous l'occasion de se confronter à l'effort que représente 100 kilomètres en 4 jours de marche. En plus les économies budgétaires réalisées sur l'hébergement et les repas du soir nous ont permis de financer le retour à une tradition du programme avant 2004 : le saut en parachute, que toute la promotion a apprécié, pour certains davantage après les 4000 mètres de descente (dont 3000 en chute libre) qu'avant, mais aucun refus de saut ! Une promotion doublement fidèle aux traditions par conséquent..."
"Ça donne le ton !" nous explique Ambroise Collon, le directeur exécutif du programme. "Cela permet de souder la promotion derrière une expérience commune où ils ont peur ensemble !" "C'est Bruno Martinaud (le co-directeur pédagogique de Polytechnique) qui a sauté en premier !" ajoute-t-il !
Les 112 étudiants inscrits ont ainsi fait le grand saut en tandem, quelques-uns étaient dispensés pour des raisons médicales. Quatre sauts avaient lieu en même temps, chaque étudiant accompagné d'un instructeur.
Qu'en ont pensé les étudiants ? Rencontre avec Elvire de Villeneuve
Comment avez-vous appris que l'activité de saut en parachute était remise au programme ?
Longtemps une incertitude a plané autour de la tenue ou non du séminaire de rentrée dans le Jura. Fin juillet nous avons été informés qu'il ne pourrait pas avoir lieu sous sa forme traditionnelle. L'alternative proposée était de reproduire les activités jurassiennes dans la forêt de Rambouillet et de clore la semaine par "a little bonus" : un saut en tandem à 4000 mètres.
Quelle a été votre réaction ?
La déception ressentie à l'annonce de l'annulation du Jura a immédiatement laissé place à de l'excitation. J'avais déjà eu la chance de faire un premier saut deux ans plus tôt et rêvais depuis de revivre cette expérience. J'étais surtout enthousiaste à l'idée de partager ce moment notamment lors de l'attente au sol et dans l'avion.
Saviez-vous que cette activité était une incontournable de ce master il y a vingt ans ?
Je savais que cela avait longtemps été une tradition du master, et qu'alors ils sautaient seuls ! Un ancien m'en avait parlé comme étant une des plus grosses peurs de sa vie précisant qu'il avait fermé les yeux tout du long.
Quelles ont été vos impressions sur le moment, des doutes ? de la peur ?
J'étais très enthousiaste à l'idée d'effectuer ce saut pendant la semaine qui l'a précédé. Le jour J, mon groupe partait parmi les derniers et en voyant les premiers chuter à toute allure dans le ciel j'ai pleinement pris la mesure de l'aspect insensé de se jeter d'un avion en vol. Comme tout le monde je connaissais les statistiques et savais que le risque était nul mais durant l'attente il faut lutter contre son imagination et ne pas gamberger. Puis dès lors que l'on ouvre la porte de l'avion, tout va très vite. Une fois les premières secondes passées, on se stabilise et l'on profite de cette sensation incroyable de fendre les airs.
Qu'en avez-vous appris ?
J'ai appris que l'on peut avoir la sensation de mieux maîtriser la situation une fois que l'on est dans l'action plutôt que dans toutes nos projections préalables.
Est-ce que ce saut a contribué à renouer les liens avec vos pairs ?
Nous avons vu sur Linkedin des anciens reposter des photos de leurs sauts, ce qui est bien sûr amusant. Il est toujours agréable de se sentir appartenir à une communauté qui s'anime forcément lorsqu'une ancienne tradition est remise à l'ordre du jour. Entre nous cela a eu un effet très positif sur l'intégration. Non pas pendant le saut en tant que tel mais grâce à la journée passée à discuter, se rassurer, débriefer en bord de piste à l'aérodrome. Enfin je pense que ça crée dès le début de l'année une expérience forte partagée par tous les étudiants du master ce qui nous soude entre nous. D'ailleurs nombreux sont ceux qui nous envient.
A votre avis, est-ce que cette activité doit être proposée aux futures promotions ?
Oui, de toute évidence c'est une opportunité unique qui nous a été offerte et j'espère que d'autres pourront en bénéficier. Néanmoins j'ai eu des récits émus du séminaire dans le Jura et je pense que lorsqu'il pourra à nouveau se tenir, le saut en parachute ne devra pas se faire au détriment de ce séjour qui a l'air intense.
"On peut avoir la sensation de mieux maîtriser la situation une fois que l'on est dans l'action plutôt que dans toutes nos projections préalables"
Qu'en pensent les anciens ?
Interview de Antoine Brenner (CS1997, Ms HEC Entrepreneurs 99), co-fondateur de Gymglish et Coach au sein du programme.
"Le saut en parachute a été un temps fort de la formation. Ce n’était pas une surprise. Tous les étudiants le savaient avant de s’inscrire. Je n'ai pas particulièrement appréhendé cette activité, pas plus que ça par rapport à d’autres que ça a travaillé pendant des mois.
Certains essayaient de se défiler, de trouver des excuses. Ils n'étaient pas nombreux, c’était quand même un moment fort où on était tous ensemble.
On suivait une formation la veille car il s'agissait de sauter "en automatique", avec un parachute de secours en manuel.
Personnellement, j’avais l’habitude des sports à risque. Qui dit risque, ne dit pas accident mais beaucoup de préparation ! Ce qui m’a surpris c’est au moment de sauter, là mon cerveau s’est mis en off ! Le temps s'est mis à s'écouler très lentement, je n’avançais plus, j’étais bloqué. Au final le souvenir que je garde c’est de m'être fait engueuler, puis d’avoir sauté...
Au moment où j’étais “bloqué”, la sensation ressemblait un peu à la narcose, l’ivresse des profondeurs. J'y avais été confronté à grande profondeur lors de ma formation d’instructeur de plongée sous-marine.
Chacun a sa façon de réagir au stress, pour moi ça a été le blocage du cerveau. Je n'étais pas le seul, d'autres se sont tétanisés et n'ont pas sauté. On ne leur en a pas voulu.
Aujourd'hui, je suis content de l’avoir fait. On en reparle comme des anciens combattants qui se remémorent des moments difficiles. (rires) C'est quelque chose de peu habituel, qui crée des liens de promo.
Ça nous a sûrement aider à l’intégration, mais pour moi, ce qui a encore plus créé de lien dans notre promo est d’avoir vécu un an avec les autres étudiants sur le campus tous ensemble dans les bâtiments I et J !
Il y avait donc une très grande proximité entre les étudiants pendant toute l’année, quelque chose que les promotions actuelles n'ont malheureusement pas. Ils ont des cours sur le campus de Jouy-en-Josas, à Champerret, dans Paris, en ligne et travaillent par trois dans les entreprises."
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