NFT PARIS : Le plus grand rassemblement mondial autour du NFT
Alors que le monde des NFT (Non-Fungible Tokens) est en plein essor, révolutionnant notre perception de la propriété et la valeur des œuvres d'art numériques, seuls 15 % des Français déclarent connaître les NFT, selon une enquête de ConsenSys 2023. 15 % suffisaient à Alexandre Tsydenkov, qui a décidé de lancer le premier et unique événement NFT en France : NFT Paris. Lancé il y a trois ans alors qu'Alexandre était encore étudiant à HEC Paris, l'événement est aujourd'hui une référence mondiale dans le domaine du WEB3. Si vous vous êtes déjà demandé comment des événements majeurs émergent et deviennent un succès immédiat, lisez notre incroyable interview avec Alexandre Tsydenkov, co-fondateur principal de NFT Paris.
POUVEZ-VOUS NOUS PRÉSENTER VOTRE PARCOURS ACADÉMIQUE ET PROFESSIONNEL ?
Alexandre Tsydenkov : J'ai commencé par des classes préparatoires avant de suivre le programme Grande École à HEC Paris. Cependant, j'ai rapidement réalisé que travailler dans des groupes de conseil n'était pas fait pour moi. Je voulais me diriger vers l'entrepreneuriat. Dès mes premières années d'études, j'ai développé de nombreux projets autour de l'entrepreneuriat, absorbant toutes les ressources disponibles sur le sujet et multipliant les rencontres avec des entrepreneurs qui faisaient partie du réseau HEC Alumni. Mon année de césure a été clairement le catalyseur de cette passion naissante, et m'a équipé de compétences qui font parfois défaut aux entrepreneurs. J'ai d'abord travaillé dans la vente chez Bouygues Telecom Entreprises pour apprendre à vendre de manière structurée, puis en développement de produit chez Okarito pour comprendre le fonctionnement d'un produit. Ces expériences ont façonné ma compréhension du monde du business et renforcé ma détermination à créer quelque chose de significatif.
QUAND LES NFT SONT-ILS ENTRÉS EN JEU ?
Alexandre Tsydenkov : Pendant mes études, j'ai commencé à devenir passionné par les NFT, à les collectionner et à être très actif sur X (anciennement Twitter). À ce moment-là, je savais que c'était mon domaine de prédilection. Pour ma dernière année d'études, j'ai rejoint le MSc X-HEC Entrepreneurs. Là, j'ai rencontré de nombreuses personnes partageant le même intérêt pour les NFT. Et comme je devais proposer un projet entrepreneurial, j'ai décidé de lancer un projet autour des NFT avec d'autres camarades de classe. Le lendemain, nous avons annoncé le premier NFT Paris sur X, et c'était parti ! Pas de retour en arrière possible. Nous devions livrer le projet… en seulement quatre mois.
COMMENT AVEZ-VOUS STRUCTURÉ NFT PARIS EN SI PEU DE TEMPS ?
Alexandre Tsydenkov : Avec l'aide d'une équipe motivée ! Nous étions quatre à travailler à l'origine sur le projet, avec Côme Prost-Boucle et moi-même à la tête du projet. Rapidement, 15 autres personnes nous ont rejoints ! Autant c'était un effort collectif, autant j'étais celui qui initié le projet, et de fait, celui qui supportait toutes les conséquences financières – et nous parlions d'un événement à 200 000 €. Le chemin n'a pas été facile. Organiser un événement de cette envergure demande des ressources considérables : trouver des sponsors, sécuriser le lieu, rassembler des intervenants renommés et vendre des billets. Mais notre détermination était inébranlable.
Nous avons reçu beaucoup de soutien de l'Institut Innovation & Entrepreneuriat d'HEC Paris, qui nous a aidés à sécuriser le lieu à Station F, et à trouver des sponsors et intervenants. Arianee, The Sandbox et Ledger ont été parmi les premiers à participer à l'aventure en tant que partenaires. Travailler sur tous les aspects en même temps était un défi, mais nos efforts ont payé ! La première édition de NFT Paris a été un succès incroyable : plus de 800 participants y ont assisté.
AVIEZ-VOUS ANTICIPÉ UN TEL SUCCÈS ?
Alexandre Tsydenkov : Disons que nous étions assez confiants. Comme dans toute aventure entrepreneuriale, nous avons d'abord testé notre idée. Nous avons organisé deux petits événements NFT dans des bars parisiens, espérant avoir environ 50 participants. Au final, plus d'une centaine de personnes se sont présentées à chaque événement ! En même temps, nous avons remarqué un intérêt croissant pour les NFT en France, notamment sur X où nous publiions beaucoup de teasers sur l'événement à venir. Cela devenait très excitant, et dès l'ouverture de la vente des billets, tout était vendu en quelques secondes !
DE 800 À 18 000 PARTICIPANTS, ET DE 15 À 120 PARTENAIRES EN UNE SEULE ANNÉE, COMMENT AVEZ-VOUS RÉALISÉ CET ‘EXPLOIT’ ?
Alexandre Tsydenkov : L'intérêt croissant pour les NFT en France devenait évident. Cependant, je pense que cela résultait de la conjonction de plusieurs facteurs. Tout d'abord, l'événement faisait écho aux manifestations NFT tenues aux États-Unis. Les gens s'attendaient simplement à un événement similaire en France. Heureusement pour nous, notre concurrent à New York avait livré un événement "moyen" il y a trois ans. Nous avons, au contraire, misé sur la qualité élevée de notre manifestation. De plus, organiser la deuxième édition dans un lieu emblématique tel que le Palais Éphémère, près de la Tour Eiffel, a énormément aidé. Enfin, nous avons pris le pari d'adopter une nouvelle approche, qui consistait à s'étendre à l'international. L'idée était de cibler un public large et diversifié, et de mettre en avant la richesse technologique et culturelle de la France dans les arts, les jeux, le divertissement, la musique, le cinéma, le sport...
Viser haut signifiait accroître les efforts. Pour la deuxième édition, nous sommes passés des 900 mètres carrés de Station F à 10 000 mètres carrés au Grand Palais Éphémère. Cela impliquait d'attirer dix fois plus de personnes et d'être vingt fois plus agressifs en termes de portée. En 2021, NFT Paris était un événement strictement français. En 2022, NFT Paris est devenu la référence européenne.
Quelles sont les prochaines étapes pour vous et pour NFT Paris ?
Alexandre Tsydenkov : Nous sommes ravis d'annoncer le lancement de XYZ Paris, un événement centré sur le potentiel transformateur de l'IA générative, qui se tiendra à Station F le 27 septembre. Inspirés par le succès de NFT Paris, nous avons choisi Station F comme lieu idéal pour l'édition inaugurale, avec l'ambition de monter en puissance dans les années à venir. Notre vision à long terme est de créer un événement majeur réunissant plusieurs technologies disruptives, telles que l'IA, la blockchain et la XR.
Nous croyons que la convergence de ces technologies est inévitable et qu'elle aura un impact profond sur la société. Les NFT et la blockchain révolutionnent déjà le capitalisme en permettant des droits de propriété numérique, absents dans le Web2. D'autre part, l'IA générative transforme notre interaction avec Internet en automatisant les tâches, en stimulant la créativité et en diffusant potentiellement l'intelligence à l'échelle mondiale. Enfin, la technologie XR nous offre des expériences immersives dans le monde numérique.
Cependant, nous comprenons que construire un événement global couvrant toutes ces technologies nécessite une approche progressive. Actuellement, les communautés de l'IA et du Web3 sont relativement distinctes, principalement en raison de la nature spéculative de cette dernière. Par conséquent, notre stratégie consiste à attendre que ces différentes communautés atteignent un certain niveau de maturité avant de les réunir pour une conversation unifiée.
Quel conseil donneriez-vous aux étudiants de HEC Paris ?
Alexandre Tsydenkov : Sortez des salles de classe ! Ce que nous y apprenons est précieux, mais cela ne nous prépare pas à la dureté de la réalité. Profitez de votre temps à HEC Paris pour lancer des entreprises de niche, même de très petits projets. C'est le seul moyen de comprendre à quel point l'entrepreneuriat peut être difficile et ce que cela fait de voir son idée rejetée par le marché. La première idée est généralement vouée à l'échec, donc continuez à essayer et à expérimenter jusqu'à ce que vous réussissiez enfin.