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Institut d’Entrepreneuriat et d’Innovation

Les étudiants HEC au cœur des problématiques des entreprises inclusives !

Une vingtaine d’étudiants de Master 2 ont travaillé entre 4 à 12 semaines sur les projets des entreprises inclusives de l’Accélérateur ESS Ile-de-France. Une expérience unique selon eux pour comprendre comment des entreprises engagées peuvent lier de façon pérenne un objectif business avec un objectif social !

ACCELERATEUR ESS Business Projects

L’Accélérateur ESS de la région Ile-de-France est dispositif d’accompagnement de deux ans pour des entreprises de l’ESS en phase de changement d’échelle, lancé en 2018 par la Région Île-de-France. 
HEC Paris, dans le cadre d’un consortium, a opéré une partie de l’accompagnement des entreprises lauréates de la Promotion 1, et est en charge de l’accompagnement de la Promotion 2. Cette deuxième promotion est axée sur les secteurs du handicap et de l’insertion de l’ESS.

Pour la première fois, une vingtaine d’étudiants de M2 ont décidé de réaliser leur « Business Project » , mission de conseil de 3 mois, dans des entreprises inclusives de ce programme : douze business projects réalisés au total. Une expérience unique selon eux pour comprendre comment des entreprises engagées peuvent lier de façon pérenne un objectif business avec un objectif social ! 

Voici les retours d'expérience sur ces quelques semaines d’insertion et de coopération entre étudiants et entrepreneurs. L'ensemble des étudiants se sont vus proposer de témoigner, pur hasard si vous voyez une sur représentativité féminine dans cet article ;-)

 

Karen NOLD, 23 ans, H2020, CEMS 

Karen Nold

Karen a travaillé pour Rezosocial, entreprise de service numérique qui permet à des personnes en situation d'exclusion de rebondir vers un emploi pérenne.

J'ai commencé à travailler pour RézoSocial fin janvier et ai complété ma mission début avril soit un peu plus de 2 mois avec l'entreprise. Nous avions le choix dans mon programme (CEMS) de travailler soit pour des partenaires du programme (grandes entreprises), soit pour des non-partenaires qui avaient fait connaître leurs besoins. Il m'a semblé pertinent de travailler pour des non-partenaires qui étaient pour la plupart des petites entreprises avec des missions de développement qui permettaient d'avoir plus de responsabilités. J'ai choisi RézoSocial car j'avais envie de travailler pour une petite structure, chose que je n'avais jamais faite auparavant, et car j'avais envie d'en savoir plus sur les entreprises d'insertion. Le secteur d'activité (l'informatique) ne m'intéressait pas plus que cela à première vue mais j'ai appris à l'aimer en le découvrant au fur et à mesure de la mission notamment en partageant avec les employés. 

J’étais associée à Jeanne pour travailler sur ce projet. Nous étions donc deux étudiantes françaises du programme CEMS, issues du programme Grande Ecole.

Quelle a été votre méthodologie ?

Nous avons utilisé une méthodologie développée par le professeur Markuz Venzin que j'ai eu la chance d'avoir à la Bocconi lors de mon échange dans le cadre du programme CEMS. Il a développé une structure pour développer les stratégies d'entreprise selon différents axes. Nous nous sommes basées sur ce cadre et l'avons adapté aux besoins de RézoSocial à savoir: une diversification d'activités dans le domaine de l'infogérance dans la région Ile de France. Nous avons donc constitué deux gros blocs de travail qui ont été les deux temps du projet: une partie analyse avec une étude du marché, des opportunités en parallèle d'une analyse de l'entreprise et des ressources puis une partie définition avec le développement du plan d'implémentation, d'action commerciale et le pricing des opportunités trouvées en phase 1 et choisies par l'entreprise à la restitution intermédiaire. 

Comment se sont déroulés vos échanges ?

Nous travaillions dès que nous le pouvions dans les locaux de l'entreprise le mercredi toute la journée. La situation de crise actuelle nous a malheureusement empêché de le faire pour la deuxième partie du projet. Nous avons eu plusieurs réunions, une au démarrage, une à la présentation de notre méthodologie, une à la restitution intermédiaire et une à la restitution finale, avec entre chacune de ces 4 "grandes réunions" d'autres petites définies selon les besoins pour faire des points intermédiaires, poser des questions pour éclaircir etc. Nous avions la chance d'être au sein d'une entreprise qui s'est montrée très disponible, où nous pouvions aller poser des questions et échanger avec les salariés très simplement. 

Quelles formes ont pris vos travaux ?

Lors de notre présentation, nous avons convenu avec l'entreprise d'une liste de délivrables : 
PARTIE 1 : Mapping des concurrents ; Liste détaillée des opportunités de marché ainsi que leurs caractéristiques  et matrice de segmentation ; SWOT de l'entreprise RézoSocial 
PARTIE 2 : Pour chaque opportunité définie et choisie par RézoSocial à l'issue de la phase 1: 

  • "Check-list", établie selon notre propre modèle, qui reprend les différents éléments d'implémentation pour l'offre (en terme de savoir, RH, organisation, outils, systèmes, accréditations, partenariats, etc...) 
  • Plan d'action commerciale, établi selon notre propre modèle
  • Pricing, établi selon notre propre modèle à partir des prix moyens des concurrents et des recommandations, ainsi qu'un market sizing 

Ont-ils pris en compte vos propositions ?

Nous avions proposé 8 opportunités de marché en phase 1, 4 ont été retenues. L'étude est en cours à présent pour savoir lesquelles de 4 seront poursuivies, au moins 2 seront selon moi sûrement tentées. Selon les retours que nous avons eus, RézoSocial était très satisfait de notre travail et compte bien explorer les opportunités que nous avons définies avec eux. 

Qu'est-ce qui vous a le plus surpris lorsque vous avez découvert l'entreprise ?

Plusieurs choses: 

  • Que tout le monde se connaisse! Je n'ai travaillé que dans des grandes entreprises durant mes stages (Vinci et Danone) et ne connaissais que mon équipe et les équipes avec lesquelles j'étais régulièrement en contact. Chez RézoSocial qui compte une trentaine d'employés, tout le monde se connaît et se parle. 1/3 des employés est en insertion sociale et nous ne ressentons aucune segmentation, l'ambiance était très agréable et familiale 
  • L'équipe dirigeante est animée de passion! Il n'y a pas d'autres mots pour définir leur état d'esprit, ils sont impliqués dans leur métier, lui trouvent un sens qui va au-delà de leurs actions quotidiennes et savent partager cette passion qui les anime. Très motivant et inspirant !

Avez-vous déjà travaillé dans ce secteur d'activité ? pour des petites ou moyennes entreprises ? pour des entreprises inclusives ?

Jamais dans l'informatique et jamais dans une entreprise d'insertion. Pour ce qui est de l'engagement social, je le connaissais de mon expérience chez Danone qui est une entreprise très inclusive et très engagée. 

Envisagez-vous de travailler à nouveau dans ce type d'entreprise ?

Je me verrais effectivement travailler dans ce genre d'entreprise dans le futur. Pour moi l'engagement d'une entreprise et sa responsabilité sociale sont un critère primordial car je souhaite trouver du sens dans la mission de l'entreprise et dans mon travail quotidien. 

 

" J'ai appris comment l'ESS se traduisait en actions concrètes, avec des entreprises qui lient un objectif business avec un objectif social, avec des personnes engagées qui croient en leur action."

 

Qu'avez-vous tiré de cette expérience ?

D'un point de vue plutôt personnel j'ai appris à plus m'affirmer, à avoir confiance dans mon travail, savoir mieux présenter mes idées et être convaincante (je crois, du moins). J'ai également beaucoup appris sur le milieu de l'ESS et notamment des entreprises d'insertion en France, ainsi que sur le secteur d'activité de l'infogérance qui est un sujet qui coupe beaucoup de problématiques d'actualité (notamment environnementale ou de sécurité des données par exemple). C'était la première fois que Jeanne et moi réalisions une "mission de conseil" et nos tutrices nous ont vraiment aidé à affirmer cette position de consultante, ce qui je pense est un grand plus pour mon avenir professionnel. 

D'un point de vue équipe, je connaissais déjà Jeanne avec qui j'étais partie en échange universitaire en M1, nous avions donc déjà l'habitude de travailler ensemble mais c'était une première dans un cadre professionnel. Tout s'est très bien passé, nous avons réalisé l'importance (et la chance) de la complémentarité des équipes (je suis plus forte dans l'organisation et Jeanne a plus dans la synthèse par exemple). 

Cela a -t-il changé votre vision des choses ?

Cela m'a conforté dans mon choix de privilégier les entreprises engagées d'une part. D'autre part je pense que cela m'a permis de démystifier ce que l'ESS est, j'ai eu durant ma scolarité eu l'occasion plusieurs fois d'en parler, de rencontrer des acteurs mais toujours de loin, avec cet aspect très utopiste, idéaliste, on ne comprend pas trop comment ces entreprises sont durables (d'un point de vue financier notamment). Maintenant, je vois que cela se traduit par des actions concrètes, avec des entreprises qui ont appris à lier un objectif business avec un objectif social, avec des personnes engagées qui croient en leur action. 

Quels sont vos prochains projets professionnels ?

Je retourne chez Danone dès ce Lundi ! J'avais reçu l'offre au début de l'année et suis impatiente d’y retourner. Je travaillerai au sein de l'équipe RH pour un poste en Transformation. 

 


 

Céline FAURE, 25 ans, H2020 

Céline a travaillé chez Ecodair, entreprise inclusive du reconditionnement du matériel informatique.

Celine Faure

Le projet durait 10 semaines. Nous avions le choix, au moment de choisir notre Business Project, entre une trentaine d'entreprises, la plupart du CAC40, et quelques-unes qui avaient un projet social et environnemental et qui faisaient partie de l'Accélérateur d'HEC.

Quand j'ai vu qu'il y avait une entreprise d'insertion pour les personnes handicapées dont l'activité était de reconditionner des ordinateurs, et qu'en plus le projet affilié était une étude marketing (une tâche que j'ai bien appris lors de mes stages), je n'ai pas hésité une seule seconde, et cette entreprise c'était Ecodair. Quitte à donner de mon temps gratuitement, je préférais vraiment le faire pour une petite entreprise engagée pour l'homme et pour l'environnement !

Avec qui étiez-vous associée ? Quels étaient vos backgrounds respectifs ?

J'ai travaillé avec Caroline Hypius sur ce projet, une très bonne amie à moi qui a fait des stages en marketing et en conseil, tandis que j'étais davantage portée sur le marketing et la communication, donc nous avions des compétences à la fois complémentaires et en adéquation avec les besoins du projet.

Quelle a été votre méthodologie ?

La première étape a bien sûr été de définir un planning sur les 10 semaines pour donner de la visibilité à l'entreprise. 
Ensuite, nous avons fait deux journées complètes d'immersion dans l'entreprise : nous avons visité tout le processus de production et de reconditionnement grâce aux employés surmotivés d'Ecodair, nous avons aussi observé les clients qui venaient à la Boutique d'Ecodair, et avons passé du temps à appeler et interroger des employés et des clients d'Ecodair. 

Notre travail venait préciser le discours général, positionnement et nouvelle signature lancés il y a quelques mois, sur le déploiement commercial de l'entreprise. Nous avons alors réalisé un benchmark approfondi du secteur et leur positionnement sur le marché (leurs valeurs, leur tonalité...) pour aider Ecodair à se situer par rapport à ces derniers, et cette étude de mi-parcours a fait l'objet d'une présentation devant l'entreprise pour s'aligner sur les recommandations finales. 

La dernière étape était de rédiger les recommandations finales en définissant et détaillant chaque cible clé pour Ecodair avec les 4 P du marketing à chaque fois, tout en leur recommandant un positionnement de marque général.

Quels types d'échanges avez-vous eus ?

Nous avons fait 4-5 réunions au total, toujours en face à face. Nous étions aussi constamment en contact par mail et téléphone pour les journées où nous travaillons de notre côté avec Caroline.

Quels sont les livrables ?

Il y a 2 livrables : un benchmark approfondi des différents acteurs du reconditionnement et leur prise de parole/leur positionnement, qui fait plus de 130 slides. Et un deck de 30 slides de recommandations finales avec, pour chaque cible clé d'Ecodair, la stratégie marketing à adopter, ainsi qu'une recommandation sur le discours général à adopter.

Ont-ils pris en compte vos propositions ?

Tout à fait, nous étions très bien intégrées au processus de réflexion sur l'étude et nos points de vue étaient valorisés d'une part par notre vision extérieure d'Ecodair qui est toujours utile pour une entreprise, et d'autre part car nous représentons une catégorie d'acheteurs sensibilisée à l'écologie et qui pourrait acheter du reconditionné. Cette étude a vraiment été co-construite grâce à nos propositions et aux retours d'Ecodair , toujours présent pour nous aiguiller.

Pensez-vous qu'ils mettent en œuvre de nouvelles actions à la suite de votre travail ?

Nos recommandations portaient davantage sur le discours et le positionnement en termes de cibles pour Ecodair, c'est-à-dire des actions de long terme qui mettent du temps à se faire. Mais je n'ai aucun doute sur le fait que certaines de nos recommandations sont déjà en train d'être travaillées en interne pour en étudier la faisabilité. 

Avant de travailler chez Ecodair, je n'avais aucune idée de l'existence d'autant de types d'handicaps différents, ni de la manière dont de telles entreprises pouvaient fonctionner.

Qu'est-ce qui vous a le plus surpris lorsque vous avez découvert l'entreprise ?

J'ai été très surprise de découvrir le fonctionnement d'une usine de reconditionnement, un aspect très nouveau pour moi. Mais ce qui m'a le plus marqué reste la spécificité de l'accompagnement des personnes handicapées dans l'entreprise ainsi que le spectre extrêmement large des handicap : très souvent, nous ne pensons qu'aux handicapés physiques à cause du symbole présent partout, mais nous connaissons beaucoup moins les différents handicaps psychiques, parfois moins visibles mais qui rendent l'insertion en entreprise tout aussi complexe. 

Avez-vous déjà travaillé dans ce secteur d'activité ? pour des petites ou moyennes entreprises ? pour des entreprises inclusives?

J'ai réalisé un service civique de 6 mois à la Fondation GoodPlanet de Yann Arthus-Bertrand en tant que médiatrice sur les sujets environnementaux. 

Envisagez-vous de travailler à nouveau dans ce type d'entreprise ?

Pour l'instant je me dirige vers des grandes entreprises pour être bien formée sur le métier que je veux faire, mais c'est une évidence pour moi que je finirai par travailler dans une entreprise engagée pour l'environnement et l'humain.

Qu'avez-vous tiré de cette expérience ? 

Cette expérience m'a ouvert les yeux sur le handicap, sur le matériel reconditionné (que je n'aurais pas eu tendance à acheter auparavant mais dont je suis convaincue à présent), et sur le fonctionnement et les challenges des Entreprises Adaptées, des ESAT et des Entreprises d'Insertion, des business models trop peu connus mais qui permettent à des personnes éloignées de l'emploi de se sentir utiles et intégrées à la société. 

Quels sont vos prochains projets professionnels ?

Je souhaite me former sur les positionnements de marques et la communication, et c'est pourquoi je cherche actuellement à rejoindre une agence de communication. 

 


 

Yijun LIU, HEC Paris - Master in Managerial and Financial Economics 

Yijun

Yijun a travaillé chez En10Saveurs, le "restaurant qui s'adapte", un lieu lumineux de partage, de rencontre et d'inclusion.

J'ai travaillé dans l'entreprise pendant environ 10 semaines. J'ai de l'expérience en Conseil en restauration. Comme ce restaurant aide les handicapés, j'ai pensé que je pourrais être utile. Je souhaitais également développer mes compétences en Conseil.

J'ai travaillé avec Charbel et Baudouin. - Charbel a de l'expérience dans le domaine du conseil et Baudouin a de l'expérience en Investment Banking. 

Quelle était votre méthodologie ?

Nous avons analysé leur activité et décidé de travailler sur le projet du point de vue de l'exploitation et du marketing. Au cours du projet, nous avons effectué l' analyse de l'exploitation, l'étude de marché, l'analyse de la concurrence. 

Quels types d'échanges avez-vous eus ?

Nous avons eu des réunions une fois par semaine, donc dix réunions au total.

Au cours de ces réunions, nous avons fait le point sur nos solutions et en avons discuté avec nos clients. Au cours de la discussion, nous avons continué à creuser leurs besoins pour leur fournir d'autres stratégies. Nous avons également échangé avec leurs clients et visité d'autres restaurants à proximité, pour mieux appréhender les besoins des clients. 

Nous avons rendu une présentation powerpoint et le rapport donnant une brève explication de nos stratégies. 

Ont-ils pris en compte vos propositions ? 

Oui, ils ont pris en compte nos propositions. Suite à nos suggestions, ils ont commencé à modifier l'environnement du restaurant. Ils discutent aussi activement avec des partenaires potentiels avec qui nous pouvons les mettre en relation.  

Pensez-vous qu'ils mettent en œuvre de nouvelles actions suite à votre travail ?

En raison du confinement, il est difficile de mesurer les résultats de ce projet. Cependant, ils ont exprimé leur appréciation pour notre travail et ont décidé de lancer de nouvelles actions sur la base de nos suggestions.  

Qu'est-ce qui vous a le plus surpris lorsque vous avez découvert l'entreprise ?

Auparavant, je n'avais jamais pensé à la possibilité que les handicapés puissent encore travailler et gagner de l'argent. D'après leur expérience, j'ai vu cette possibilité et j'ai été très touché par cette mise en œuvre.  

Avez-vous déjà travaillé dans ce secteur d'activité ? pour des petites ou moyennes entreprises ? pour des entreprises d'insertion ?

J'ai travaillé dans une start-up à Singapour qui fournit des services de conseil pour les restaurants. Par conséquent, je pense que l'expérience précédente me donne de nombreux aperçus et est également utile pour ce projet.  

S'il y a des opportunités, j'aimerais travailler à nouveau dans ce type d'entreprise.  

Qu'avez-vous tiré de cette expérience ?

Je commence à réfléchir de manière plus logique grâce à l'aide de Marion et Ai Ting. Toutes les deux m'ont donné des suggestions très précieuses pour améliorer mes résultats et contribuer à fournir un meilleur service à l'entreprise. 

Cela a-t-il changé votre point de vue ?

Oui, je suis plus intéressée par le travail dans une ONG maintenant. 

Quels sont vos prochains projets professionnels ?

Je vais commencer un stage pendant l'été ou pour le second semestre de l'année. Je pense qu'il y aura beaucoup de projets intéressants. 

 


 

Amélie Meurer, X-HEC Data Science For Business 

Amélie Meurer

Amélie a travaillé chez Cèdre, entreprise adaptée spécialisée dans la collecte, le tri et le recyclage des déchets des entreprises en Ile-de-France.

J'ai travaillé pour Cèdre pendant deux mois, de fin janvier à fin mars, à raison de 4 jours par semaine, dans le cadre du projet d'entreprise de ma spécialité "Data science for business".
J'ai choisi cette entreprise pour sa vocation : Cèdre recycle les déchets d'entreprise tout en employant principalement des personnes handicapées. 

Je travaillais seule sur ce projet. Je suis une étudiante HEC Grande Ecole et j'ai fait le majeure HEC-Polytechnique en Data Science. Grâce à ce diplôme, j'ai à la fois une compréhension du monde des affaires et des données. 

Quelle était votre méthodologie ?

Mon but était de faire des recommandations sur le parcours client, du prospect au client. Je voulais donner un aperçu de ce qui s'est passé au cours des années précédentes et de ce qui pourrait être amélioré pour augmenter le taux de transformation. 
J'ai exploré l'ensemble de la base de données CRM pour comprendre l'état actuel et ce qui pourrait être amélioré. 
J'ai utilisé mes compétences en matière de codage pour analyser la base de données et mes connaissances Business pour fournir des recommandations solides aux collaborateurs non initiés. 

Quels types d'échanges avez-vous eus ?

J'ai rencontré plusieurs fois l'équipe de Cèdre. Mon contact personnel était le PDG lui-même, Jérôme Boillot, qui était très investi et intéressé par ce projet. Nous nous appelions toutes les deux semaines pour que je puisse présenter mes résultats et il pouvait me donner son avis et ses questions pour que je puisse les résoudre. Grâce à cette approche, j'essayais de répondre aux questions les plus pressantes de l'entreprise. 

Quels sont les résultats attendus ?

Tout d'abord, j'ai livré une présentation PowerPoint  avec mes recommandations et mes conclusions dans la base de données. Mais comme je souhaite que ce travail soit reproduit à l'avenir, je travaille actuellement à fournir un code propre pour pouvoir refaire cette analyse. 

Ont-ils pris en compte vos propositions ? Lesquelles ?

J'espère et je crois que Cèdre va prendre en compte mes propositions. Tout d'abord, c'était la première fois qu'ils avaient accès à un aperçu complet de leurs données CRM. Grâce à cela, ils ont eu une vue d'ensemble de ce qui s'est passé dans le passé. Ensuite, j'ai découvert de nombreuses façons de mieux utiliser leur CRM pour suivre le statut de leur prospect. Enfin, j'ai découvert certaines actions que les commerciaux pourraient mettre en place pour obtenir un meilleur taux de transformation. 

Pensez-vous qu'ils mettent en œuvre de nouvelles actions à la suite de votre travail ?

En effet, je pense qu'ils utiliseront encore mieux leur outil CRM ! 

Qu'est-ce qui vous a le plus surpris lorsque vous avez découvert l'entreprise ?

Je travaillais malheureusement seule, à distance, et je ne pouvais donc pas vraiment me familiariser avec la vie quotidienne de l'entreprise - ce qui était dommage. 
De toute façon, lors de mon premier jour chez Cèdre, j'ai eu la chance de passer toute la journée avec Jérôme, le PDG qui a été extrêmement gentil de m'expliquer les particularités du travail avec les personnes handicapées. J'ai le sentiment que le public n'est pas beaucoup sensibilisé aux problèmes de santé mentale (encore un grand manque de représentation dans les médias) et que les personnes handicapées sont stigmatisées (considérées comme dangereuses ou comme un fardeau). Cela n'aide évidemment pas à une meilleure intégration dans notre société. 
J'ai également eu un aperçu des aides fiscales du gouvernement français pour l'"entreprise adaptée". Enfin, il m'a expliqué que la culture des sites de recyclage de Cèdre diffère : selon les sites, il n'y a pas le même type de population et donc pas le même type de handicap et de problèmes sociaux. A ce sujet, j'ai été assez surprise de constater à quel point les "entreprises adaptées" ressemblent aux "entreprises normales". 

Avez-vous déjà travaillé dans ce secteur d'activité ? pour des petites ou moyennes entreprises ? pour des entreprises inclusives ?

Je n'ai jamais travaillé pour une entreprise qui employait une part importante de personnes handicapées. Mais j'ai déjà eu l'occasion d'utiliser mes compétences pour de "bonnes actions" : j'ai travaillé comme volontaire aux Nations Unies, dans un grand laboratoire en Big Data à Kampala, en Ouganda. Le but de ce laboratoire était d'aider à la mise en œuvre des objectifs de développement durable définis par les Nations Unies avec des solutions Big Data. 

 

J'ai réalisé que l'on peut absolument avoir un bon Business Plan, une entreprise rentable et continuer à travailler pour une cause inspirante et importante ! 

 

Prévoyez-vous de travailler à nouveau dans ce type d'entreprise ?

Pour l'instant, je ne veux pas travailler à plein temps dans ce type d'entreprise, car je veux accroître mes compétences en sciences des données (et j'ai donc besoin d'une entreprise assez mature en termes de données). Mais j'espère pouvoir aider Cèdre à l'avenir, sur une base volontaire ! 

Que vous a apporté cette expérience ?

Grâce au soutien de cette entreprise, j'ai fait un premier pas dans le monde de l'entreprise adaptée, et j'ai été très fière d'aider sur ce merveilleux projet, important à la fois socialement et environementalement ! 

Cela a-t-il changé votre point de vue ?

En effet, j'ai réalisé que l'on peut absolument avoir un bon Business Plan, une entreprise rentable et continuer à travailler pour une cause inspirante et importante ! 

Quels sont vos prochains projets professionnels ?

Mon souhait est de travailler comme consultante en sciences des données, et d'appliquer et d'améliorer mes compétences en affaires et en sciences des données ! 

 


 

Morgane Le Jossic, H2020 

Morgane Le Jossic

Morgane a travaillé chez Deafi, l'entreprise pionnière de la relation client adaptée !

J'ai travaillé pour Deafi de janvier à avril. Je voulais découvrir l'économie sociale et solidaire et en même temps une nouvelle taille d'entreprise. Je n'avais jamais travaillé pour une startup auparavant. J'ai particulièrement apprécié le secteur d'activité de Deafi, la gestion de la relation client à distance pour les personnes sourdes et malentendantes, car j'ai le sentiment que ces personnes ne sont pas assez représentées dans le monde des affaires. J'ai une proximité particulière avec ce handicap car une de mes tantes est profondément sourde depuis sa naissance. 

Je travaillais avec Alix Fruchet et Daniel Klippfeld, deux étudiants de ma filière CEMS à HEC. Le CEMS est une alliance mondiale de 31 universités, délivrant son propre diplôme, en plus de celui de notre université d'origine et permettant aux étudiants d'étudier un semestre à l'étranger. Alix est une étudiante de ma promotion HEC 2020 qui se trouve être aussi ma meilleure amie. Nous avons fait la même "classe prépa" à Rennes et nous sommes entrés dans le programme Grande Ecole d'HEC. L'université d'origine de Daniel est la Wirthschaftsuniversität de Vienne et il a choisi HEC comme destination pour ses études à l'étranger.

Quelle a été votre méthodologie ?

Nous travaillions sur les stratégies de croissance de l'entreprise. Nous avons d'abord fait un brainstorming, puis nous avons choisi les trois meilleures stratégies. Nous nous sommes ensuite concentrés sur chacune d'entre elles, en la développant du concept aux leviers d'action. 

Nous avons eu trois grandes réunions avec l'équipe de Deafi, pour le début, le milieu et la fin du projet. Dans notre équipe, nous nous sommes réunis soit en face à face, soit virtuellement chaque mercredi.

Le livrable était une présentation powerpoint détaillée, présentant les 3 axes stratégiques.

Ont-ils pris en compte vos propositions ? 

Ils ont pris en compte nos trois propositions, même si l'une d'entre elles, qui concernait l'expansion géographique, s'inscrit pour eux dans le long terme. 

Une fois que la situation de covid-19 sera stabilisée, ils ont dit qu'ils mettraient en œuvre au moins deux de nos solutions, l'une d'entre elles concerne l'innovation numérique, l'autre une nouvelle stratégie de recrutement des RH. 

Qu'est-ce qui vous a le plus surpris lorsque vous avez découvert l'entreprise ?

Je pense que c'est l'esprit de Deafi. La majorité des travailleurs sont sourds et communiquent entre eux par le biais de la langue des signes. Avant d'entrer dans le bureau, je pensais qu'il serait peut-être un peu difficile pour nous de nous faire comprendre, mais en fait c'était totalement fluide et nous avons été très bien accueillis. 

Avez-vous déjà travaillé dans ce secteur d'activité ? pour des petites ou moyennes entreprises ? pour des entreprises inclusives ?

C'était la première fois que je travaillais dans une startup. Cependant, j'ai déjà eu l'occasion de découvrir le secteur social et solidaire en rejoignant l'association Alteractions. C'est une association qui regroupe des étudiants de grandes écoles françaises, en ingénierie, commerce, droit et sciences politiques en équipes pour mener une mission de conseil auprès des acteurs de l'économie sociale et solidaire. 

 

Grâce à Deafi, j'ai eu l'occasion de découvrir un " esprit de famille " dans une entreprise à taille humaine (...) ce projet m'a permis d'acquérir une expérience de terrain dans un poste de consultant.

 

Envisagez-vous de travailler à nouveau dans ce type d'entreprise ?

Je pense que je me sens plus à l'aise dans les grandes entreprises. Cependant, je suis toujours ouvert à toutes les opportunités de défis :)

Qu'avez-vous retiré de cette expérience ?

Cette expérience m'a permis d'avoir une connaissance beaucoup plus large des handicaps et de la grande variété des défis à relever pour l'embauche de travailleurs handicapés. Grâce à Deafi, j'ai également eu l'occasion de découvrir un " esprit de famille " dans une entreprise à taille humaine. Enfin, ce projet m'a permis d'acquérir une expérience de terrain dans un poste de consultant. 

Je pense qu'il a changé mon point de vue sur les politiques actuellement mises en œuvre pour embaucher davantage de personnes handicapées et leur permettre de réaliser leurs aspirations professionnelles. Davantage de possibilités et d'outils sont offerts aux entreprises pour se conformer à la loi, mais elles manquent parfois d'informations. 

Quels sont vos projets professionnels ?

Je vais être diplômé d'HEC en juin 2020 et je suis donc à la recherche d'un emploi ou d'une nouvelle expérience dans le conseil ou le marketing. 


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