Robert Allemon
Je ne doute pas que dans quelques années, beaucoup d'étudiants ayant reçu une bourse auront à coeur, à leur tour, de donner fidèlement et généreusement à la Fondation, pour que se poursuive cette belle chaîne de fraternité HEC intergénérationnelle qui motive les milliers de donateurs actuels.
" J’ai perdu mon père quand j’étais jeune et j’ai été boursier de l’Etat.
C’était mieux que rien, mais ce n’était vraiment pas grand-chose ! J’ai dû enchaîner les petits jobs pour compléter : monitorat de camps de jeunes, cours de langues ou de maths, cours de bridge même… (Rires). J’ai gagné pas mal d’argent au bridge… J’ai continué en prépa à Carnot puis à l’Ecole HEC : conducteur de Wagons-Lits pendant trois ans. Aucun regret ; ce fut très formateur et j’étais fier d’être complètement indépendant financièrement dès l’âge de 17 ans environ.
Je dois beaucoup à HEC, où j’ai passé trois années très heureuses. Cela m’a armé pour développer une carrière bancaire à dominante internationale (corporate banking, corp. finance, capital markets & asset management) passionnante pendant plus de trente ans, dont 15 de direction générale. Les nombreuses années que j’ai passées , avec femme et jeunes enfants, à New-York, m’ont permis d’observer la puissance des fondations qui soutiennent les grandes universités de l’Ivy League. Elles sont assises sur des fortunes qui se chiffrent en centaines de millions de dollars (3 milliards dans le cas de Harvard). Toutes leurs dépenses de fonctionnement sont couvertes par les revenus de leurs capitaux propres. Mais ces Fondations ont plus de 100 ans d’âge, la Fondation HEC quinze seulement, je crois. La marge de progression est fantastique ! Grâce à nous ! Un jour, grâce à vous aussi.
J’assiste depuis 15 ans à la vie et au développement de la Fondation HEC. Je suis heureux d’en être depuis l’origine un membre donateur modeste mais fidèle et régulier. Ma mère m’a élevé dans la culture (pour respecter la laïcité…) du partage et du don. Notre ménage donne généreusement chaque année à une vingtaine d’associations, de fondations et d’organismes de recherche médicale. C’est d’ailleurs très encouragé en France par les pouvoirs publics, sous la forme d’une défiscalisation qui allège des deux tiers ou des trois quarts notre effort brut.
Dans de nombreux cas, on ne sait pas très bien où aboutissent nos dons. La Fondation HEC est une cible particulièrement attirante à nos yeux. Son reporting est parfaitement clair et détaillé : on sait très bien où va notre argent et on peut même rencontrer tous les ans un grand nombre des bénéficiaires, comme aujourd’hui ! (Rires) L’idée de ces gestes de soutien intergénérationnel me motive tout spécialement. Il y a deux ans, j’ai rencontré ici même Florence et Kévin, (H 15), lauréats de la Fondation, qui venaient présenter leur start-up Kialatok, une entreprise d’insertion de travailleurs étrangers sur le thème des « cuisines du monde ». Il s’est trouvé qu’ils étaient de bons amis « du couloir » de ma fille. Ils m’ont présenté leur B.P. Ils cherchaient à lever du capital de second tour. J’ai été heureux de les accompagner en tant que principal actionnaire minoritaire auprès d’eux. Je les accompagne aussi régulièrement au sein de leur comité stratégique depuis lors. "