Assises de la Data Transformation : un appel à une accélération globale

Pour la deuxième année consécutive, HEC Paris s’est associée à Netexplo, Les Echos et La villa numeris pour une journée consacrée à la transformation par les données. Organisées le 18 janvier dernier à Bercy, les Assises de la Data Transformation ont été l’occasion d’un riche débat sur les moyens d’accélérer l’utilisation des données dans les entreprises, la politique et l’économie. Le Directeur Général d’HEC Paris, Eloïc Peyrache, y conduisait une délégation de cinq intervenants HEC qui sont intervenus lors de cet événement auquel participaient cette année le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, et le secrétaire d’État chargé de la Transition numérique, Cédric O.

11 mois après les premières Assises de la Data Transformation, cette nouvelle rencontre 100 % en ligne sur la data s’est concentrée sur les meilleures stratégies et pratiques en ce domaine au sein des entreprises du CAC 40. Les 17 sessions ont également exploré comment les décideurs politiques, éducatifs et économiques pouvaient contribuer à l’accélération de la data transformation. « Nous sommes passés du questionnement et de l’expérimentation à l’exigence de progrès concrets, »,  observait Jean-Rémi Gratadour, directeur exécutif de l’Innovation & Entrepreneurship Center d’HEC Paris, dès le début de cet événement qui a duré près de huit heures.

Comme l’année dernière, Jean-Rémi Gratadour a coprésenté avec Julien Lévy — directeur académique du même centre HEC — une étude approfondie sur les pratiques et politique data au sein des grands groupes français : « L’urgence de la transformation numérique se traduit par le fait que la plupart des entreprises utilisent désormais les données dans leur stratégie globale pour être plus productives, plus efficaces et, surtout, encore plus centrées clients. » Pour Julien Lévy, le cœur de la data transformation réside dans la conversion des données en véritable actif : « Les entreprises doivent rassembler les données qu’elles ont accumulées dans le passé et les utiliser comme un levier dynamique de création de valeur. »

Des esprits et des méthodes agiles

Diplômé d’HEC (2006) et aujourd’hui secrétaire d’État chargé de la Transition numérique, Cédric O, a rappelé, dès le début de ces Assises, que la France est à l’aube d’un bouleversement économique majeur, qui trouve sa source dans la data transformation. Mais de nombreux défis restent à relever, selon lui : « L’un d’entre eux est de construire un récit capable non seulement de fédérer et d’entraîner toute notre économie vers une transformation, mais aussi de faire adhérer le reste de la société. » Pour Julien Lévy, cet engagement doit s’accompagner d’esprits et de méthodes agiles. Pour le professeur associé à HEC, cette agilité passe par la création d’équipes rassemblant des chefs d’entreprise, des porteurs de projets et des experts en technologie : « Les méthodes agiles à tous les niveaux sont indispensables. Cependant, si l’industrialisation reste l’objectif, il ne faut pas hésiter à valoriser les expériences locales, celles qui sont les plus proches de nos besoins et de nos métiers », a-t-il conclu.

Investir dans les technologies locales : c’était également le sujet central de l’intervention de Bruno Le Maire. Pour le ministre de l’Économie et des Finances, il est essentiel de comprendre que la souveraineté technologique est la clé de la souveraineté politique : « Nous disposons de toute l’intelligence nécessaire. Le problème vient de notre incapacité à investir, par le passé, les dizaines de milliards d’euros nécessaires à ce secteur. Nous devons aujourd’hui investir massivement pour sortir de cette situation. » Un constat partagé par l’ensemble des participants à la conférence, qu’ils viennent du secteur privé ou public, comme Christophe Fanichet, directeur général adjoint chargé du numérique au sein du groupe SNCF, Catherine Jestin, vice-présidente exécutive d’Airbus (en charge de la gestion de l’information et du digital), ou Emilie Mouren-Renouard, vice-présidente d’Air Liquide (en charge de l’innovation). Ils étaient présents pour partager leurs expériences des différents aspects de la digitalisation dans leurs activités respectives.

Un partenariat essentiel

L’année dernière, Eloïc Peyrache insistait sur la nécessité d’avoir une approche pluridisciplinaire de la transformation des données et de l’intelligence artificielle (IA). Lors de cette édition 2022, le Directeur Général d’HEC Paris a réitéré son appel à rassembler différentes disciplines pour répondre aux grands défis sociétaux. Il était invité à l’événement pour échanger avec le président de l’École polytechnique, Éric Labaye, du dynamisme de Hi! PARIS, le centre créé il y a deux ans par HEC et l’Institut Polytechnique de Paris. « Notre partenariat est devenu incontournable. Nous avons pour objectif de créer un écosystème qui sera à la pointe des ambitions européennes autour du développement du digital. C’est pourquoi nous avons réuni des professeurs d’HEC et des professeurs d’informatique de l’École polytechnique pour explorer, aux côtés de nos cinq entreprises partenaires, les moyens d’accroître notre impact sur l’IA à l’échelle européenne. Nous avons la volonté de répondre aux besoins mondiaux, mais aussi d’avoir un avantage compétitif dans ce domaine. »

Eloïc Peyrache a ensuite conclu son propos en invitant tous les participants à suivre le prochain Hi!ckathon organisé par les deux écoles, début mars 2022. Cette deuxième édition se concentrera sur l’IA et lle développement durable, avec l’espoir d’égaler le succès de sa première édition, qui avait accueilli plus de 200 participants pour un hackathon de 48 heures très dynamique, en présence de nombreux chefs d’entreprise. L’occasion pour Eloïc Peyrache de rappeler que « la dernière fois, les étudiants ont proposé des solutions high-tech tellement innovantes que quelques-unes d’entre elles ont été reprises par nos entreprises partenaires, qui ont lancé des missions exploratoires pour les mettre en œuvre. »