Fatoumata N’Guetta Mungaï
Regional Branch Manager à la Société Ivoirienne de Banque (SIB)
Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis Fatoumata N’Guetta Mungaï, je vis à Abidjan, la capitale de la Côte d’Ivoire. Je suis Regional Branch Manager (en français responsable régionale d’un groupe d’agences) à la Société Ivoirienne de Banque (SIB), qui est une filiale du groupe marocain Attijariwafa Bank. J’ai rejoint SIB en 2013 et je gère à ce jour un groupe de 13 agences pour un total de 85 collaborateurs à manager au quotidien. J’aime le métier que j’exerce, car il est chaleureux, et chaque jour est un nouveau défi à relever.
En tant que banque, la SIB est confrontée aux défis actuels auxquels font face toutes les banques de la zone monétaire UEMOA. Elle doit sur le plan réglementaire se conformer aux nouvelles normes de gestion, tout en satisfaisant sa clientèle avec un service de qualité. Toutefois, dans la zone, la concurrence est dense et le défi de se réinventer chaque jour doit être relevé.
Dans le contexte du Covid-19, nous avons dans un premier temps confiné près de 40% de nos effectifs tout en maintenant un minimum de prise en charge des clients et dans un deuxième temps proposé le report des échéances de prêts faits à la clientèle entreprises et particuliers, sans intérêts supplémentaires, ni pénalité. En effet, pour freiner cette pandémie, tout le Groupe Attijariwafa Bank s’inscrit dans cette dynamique et nous veillons au quotidien au respect des mesures barrières tant pour nos équipes du réseau que pour les clients.
Vous avez décidé de suivre la formation "Management d’une Unité stratégique" cette année à HEC Paris, pourquoi ?
J’occupe un poste de manager superviseur de managers. J’ai estimé qu’il me fallait consolider mes acquis, et me donner les compétences nouvelles pour mieux piloter mes équipes. Depuis le premier module « Pilotage de la stratégie », j’avoue que mon approche managériale a changé face à un challenge professionnel quel qu’il soit. Mes rendus se sont améliorés, mes présentations et mes prises de paroles ont aussi été impactées.
Quels ont été (jusqu’alors) les points forts de cette formation ?
HEC Paris, c’est d’abord pour moi une communauté, chacun vient avec son background, sa richesse, ses expériences et sa soif d’apprendre. Et de tout ce mélange découle alors un réseau important que nous formons. Ensuite, et peu à peu s’ouvre à nous l’univers HEC Paris : le programme, la qualité des intervenants, et la qualité des enseignements dispensés. On découvre également la méthode HEC Paris, qui vise la contribution de tous, et le partage d’expérience. Les travaux et études de cas en groupe de travail sont une véritable mine d’or, parce qu’on se découvre soi-même lors des échanges. C’est bien mieux que les cours magistraux.
Un mot sur la situation actuelle : comment vivez-vous professionnellement la pandémie du Covid-19 ? Quel impact à court/moyen/long terme cela pourrait-il avoir sur votre profession/secteur d’activité ?
Je déplore la pandémie actuelle, le Covid-19, et je suis triste pour tous les cas découverts, et ceux qui nous ont quitté. Personnellement, je continue de travailler, sauf que j’ai des horaires allégés, à la banque il est difficile de faire du télétravail. Il s’agit pour moi d’être aux côtés des équipes du réseau et surtout de veiller aussi au strict respect des mesures sanitaires. L’impact commence déjà à se faire ressentir par le constat amer de la baisse des activités. A court terme, nous faisons face à de nombreux défis au plan économique et social. Plusieurs entreprises licencient leurs collaborateurs évoquant le chômage technique sur trois mois renouvelables. La vie sociale prend un coup, il faut se réorganiser avec les écoles fermées, certains pensent déclarer une « année blanche ». C’est une catastrophe.
A moyen terme, je reste optimiste si nous sommes effectivement en voie de trouver une solution rapide. Aussitôt que la vie reprendra son cours normal, plus vite les entreprises se relèveront pour rattraper les gaps causés par cette pandémie, et mieux ce sera pour les banques que nous sommes. Par ailleurs, cette situation nous impose de nous orienter vers le digital pour assurer la continuité de notre activité surtout vis-à-vis des clients.
A long terme, je crois que nous serons plus outillés, le monde sera mieux préparé si une telle crise survenait à nouveau. Par ailleurs, c’est une transformation du quotidien des familles, des individus que nous vivons, et cela vient avec ses points forts et faibles.
Comment cette formation MUST va vous aider à traverser cette crise sanitaire sans précédent (dans votre profession et votre secteur d’activité) ?
MUST c’est se réinventer, c’est oser. Je pense avoir les armes suffisantes pour faire face à cette pandémie. Il n’y a pas de solution miracle : pour l’heure juste observer les mesures barrières. Mon inquiétude était surtout de savoir ce que deviendrait ce programme, heureusement que la solution de pouvoir suivre en ligne les cours a été proposée, même si les cours en présentiel sont beaucoup plus enrichissants... Je reste focus sur mon projet professionnel, et sur mes objectifs vis-à-vis de ce programme. Pour moi, la vie doit continuer.
L’entrepreneuriat est au cœur de l'enseignement d'HEC Paris, êtes-vous tentée par l’aventure entrepreneuriale ? Si oui, quels en sont les défis à votre avis dans le contexte actuel ?
L’entrepreneuriat c’est la création de valeur, c’est apporter une solution. Oui je suis tentée par l’aventure d’entreprendre même si, j’y ai déjà un pied en plein là-dedans. En effet, j’accompagne mon époux qui travaille à son propre compte. Je suis tenue de l’assister par les conseils, et la mise en œuvre de sa stratégie.
Et sur le plan financier, je l’assiste dans ses prises de décisions.
A moyen et long terme, j’envisage la mise en place d’un fonds d’investissement pour accompagner les secteurs non pris en compte par la banque, et même la création d’une banque. Je suis encore à ma phase de brainstorming.
Un dernier mot à la communauté HEC Paris peut-être ?
A toute la communauté je voudrais dire ceci : HEC est HEC parce que c’est vous qui faites de cette école l’élite qu’elle est. Alors, soyons fiers de nos succès et partageons.