25% des employés très engagés sont exposés au burn-out
Un degré d’engagement très élevé constitue l’un des principaux ingrédients du bien-être au travail et représente le Saint Graal pour les recruteurs. Selon les statistiques de Gallup*, bien connues des responsables des ressources humaines, sept employés américains sur dix ne se sentent pas impliqués. Mais réduire les problèmes de motivation au travail rend-t-il les employés plus heureux et motivés ? Pour les chercheurs du Yale Center for Emotional Intelligence (Centre d'Intelligence Emotionnelle de l’Université de Yale), ce n'est pas suffisant. En voici la raison.
L’inconvénient d’un engagement important
L’enquête menée par le Yale Center for Emotional Intelligence (YCEI), en collaboration avec la Fondation Faas, a révélé que sur 1000 employés interrogés, deux cinquièmes ont un niveau de motivation élevé et un faible taux d'épuisement professionnel. Etonnement, un cinquième des employés ayant un haut niveau de motivation ont également déclaré avoir connu des périodes de burnout, et cette proportion donne à réfléchir. Autrement dit, le fait d’être très motivés ne les a pas rendus heureux – en réalité, le taux de roulement dans ce groupe était plus élevé que pour les employés n’étant pas motivés.
Il en ressort que dans certains cas, les initiatives visant à motiver les employés n’ont pas seulement un effet négatif sur leur bien-être – elles peuvent également conduire un nombre croissant d’entre eux, à chercher un emploi dans une autre entreprise.
Comprendre les causes profondes
Le message est clair : les entreprises doivent analyser en profondeur les facteurs à l’origine de ces résultats surprenants. Les recherches de l’YCEI montrent qu’il existe des différences significatives entre les employés déclarant être heureux au travail et ceux qui ne le sont pas - et toutes sont liées à la possibilité ou non d'atteindre un équilibre réel entre vie professionnelle et vie privée.
Les employés manifestant peu de symptômes d'épuisement professionnel, ont déclaré avoir accès à des ressources telles que le soutien de la direction, et avoir été à la fois reconnus et récompensés pour leur engagement. Le fait de subir moins d’exigences chronophages, leur a permis de se concentrer sur leurs propres tâches. De manière générale, ils ont déclaré avoir peu de paperasserie ou de bureaucratie dans leur travail.
En revanche, la situation est différente pour les employés présentant un taux d’épuisement professionnel élevé. S’ils sont 64 % à avoir eu accès à diverses ressources utiles, ils ont également dû faire face à de nombreuses obligations, rendant difficile la gestion de leur charge de travail pendant les heures de bureau.
Maintenir l'engagement sans provoquer d'épuisement professionnel
Les services des ressources humaines doivent non seulement se focaliser sur la motivation, mais ils doivent également modérer les exigences imposées aux employés et prendre en compte l’accès aux ressources efficaces. Ce type d'initiatives peut être mené grâce aux données, en prévoyant par exemple une charge de travail réaliste ou stratégique, ou en encourageant des pauses-repas suffisantes et en décourageant l'habitude consistant à écrire des courriels et à y répondre en dehors des heures de travail.
Autrement dit, il est impératif de comprendre que les politiques RH ne puissent pas fonctionner efficacement dans le vide. La motivation n’est pas forcément synonyme de bonheur sur le lieu de travail. De manière générale, si vous pouvez concentrer vos initiatives sur le bien-être des employés, en tenant compte de facteurs tels que les exigences réalistes en termes de temps ou les accès adéquats aux ressources appropriées, vous aurez des collaborateurs plus heureux et plus motivés. Cela conduira finalement à des niveaux plus élevés de productivité et à des taux de fidélisation plus importants - une situation gagnant-gagnant tant pour les employés que pour l'entreprise.
*Entreprise américaine de sondage spécialisée en management et ressources humaines.