Des grandes idées, des bases solides
Pour préparer le lancement de sa nouvelle entreprise, ImpactVest, Aisha Williams s'est inscrite au MSc in Innovation and Entrepreneurship d'HEC Paris Executive Education, organisé en partenariat avec Coursera. Jeune entrepreneuse aux grandes ambitions (ImpactVest utilise les dernières technologies pour fournir aux investisseurs un aperçu de l'impact réel du développement durable), Aisha affirme que ce programme l'a aidé à avoir des notions commerciales solides et à accélérer son planning de lancement. Elle nous livre ici ses réflexions sur la vie en tant que nouvelle entrepreneuse.
Que faisiez-vous avant de lancer ImpactVest ?
Je suis originaire de Chicago et j'ai commencé ma carrière au Service Extérieur des Etats-Unis. J'ai travaillé en Amérique du Sud, en Afrique et au Moyen-Orient pendant huit ans. Ensuite, je suis allée en Chine pendant un an et demi, puis en Europe, où j'ai obtenu une certification en investissement durable à Zurich. Je suis une ancienne conseillère du Centre de la finance durable et du patrimoine privé de l'Université de Zurich, et j'ai dirigé une société de conseil sur l'impact avant de lancer ImpactVest. En fait, je continue à diriger mon cabinet pour rester une praticienne de terrain de l'investissement à fort impact. J’interviens également en tant que professeure invitée pour le certificat GARP sur la finance climatique.
Quel type de travail avez-vous effectué au sein du Service Extérieur ?
Il s'agissait d'un travail de terrain dans des endroits comme les favelas du Brésil, donc beaucoup de programmes éducatifs de proximité aidant les enfants dans toutes sortes de situations précaires et aidant également les femmes à retourner au travail. En grande partie, c'est de là que vient mon intérêt pour l'humanitaire, car j'ai également participé à des collaborations entre le secteur public et le secteur privé, et j'ai pu constater par moi-même, le pouvoir du capital-investissement.
Lorsque j'ai terminé ma mission, je me suis intéressée aux aspects de la durabilité liés au capital-investissement. Puis, en Suisse, au Centre de la finance durable, j'ai découvert l'importance actuelle des résultats mesurables d'un investissement. C'est au cours de ma formation de gestionnaire de patrimoine durable au Centre de la finance durable et du patrimoine privé que j'ai consolidé la méthodologie de l'impact durable qui constituerait plus tard le cadre théorique d'ImpactVest. Ce cadre se concentre sur les résultats concrets d'un investissement et sur l'engagement des parties prenantes, car tout investissement a un impact.
ImpactVest semble donc avoir été la suite logique pour vous ?
Oui, je voulais créer une entreprise qui réponde à tous les défis qui freinent actuellement la progression de l'investissement à fort impact. Nous nous efforçons donc de trouver des moyens d'optimiser le capital, de le rendre plus efficace et d'intégrer la durabilité dans le système financier. En réalité, j'ai construit la société comme une holding, comme Berkshire Hathaway, et toutes les différentes initiatives au sein de cette société sont des filiales où je dispose d’une voie de sortie simple me permettant de passer au prochain défi en matière d'investissement à fort impact. C'est un secteur fascinant, qui présente de nombreux défis et mon entreprise a été créée pour être à l'intersection de la durabilité, de l'impact, de la blockchain, de l'IA et de la DeFi car je suis convaincue par la finance décentralisée.
Pourquoi vous êtes-vous inscrite au MSc Innovation and Entrepreneurship ?
J'avais déjà l'idée d'ImpactVest avant de m'inscrire, mais je n'avais jamais créé d’entreprise. J'avais besoin d'un bagage entrepreneurial, et le MSc Innovation and Entrepreneurship m'a donc été très utile. Cette formation m'a donné des moyens structurels pour créer une entreprise. Si vous avez une vision qui n'est pas structurée, elle n'ira nulle part. Grâce à cette formation, j’ai également pu réunir de nombreuses personnes d’horizons et de secteurs différents pour travailler sur ImpactVest. Trois de mes anciens camarades de classe travaillent actuellement avec moi.
Qu’avez-vous pensé du programme ?
Je pense que c'était vraiment incroyable dans la mesure où nous étions tous passionnés par la construction de quelque chose. Nous avions tous une idée, une initiative, et même si nous venions tous de secteurs différents, nous voulions donner vie à notre projet. Lorsque j'ai obtenu mon diplôme en juin, mon entreprise était entièrement constituée, ce qui a réellement accéléré le processus.
Le fait de suivre le programme en ligne, en pleine pandémie, a-t-il aidé ou entravé le processus d'apprentissage ?
En fait, je pense que cela a rapproché les membres de notre groupe. Nous avons tous appris, dans des circonstances très difficiles, comment lancer une entreprise. Nous avons tous dû passer par là. Nous nous sommes tous encouragés mutuellement à aller jusqu'au bout et nous nous sommes entraidés pour les travaux de classe.
Vous souvenez-vous d'un moment précis où le programme vous a vraiment incité à penser différemment ?
Oui, lors de l'un des tous premiers cours de créativité, une remarque de notre professeure, Anne-Laure Sellier, m'a vraiment frappée. Elle a dit que les contraintes peuvent vous rendre plus créatif. Je pense souvent à ce cours, parce que dans la vie réelle, mon temps est beaucoup plus limité que je ne le pensais et il y a donc des contraintes. D'une certaine manière, cela me rend plus créative. Cette réflexion m'a aidé à comprendre que je dois trouver cette créativité dans les limites de mon temps. Mais l'ensemble du programme était formidable, en particulier les cours sur la propriété intellectuelle.
Qu'avez-vous appris du métier d'entrepreneur ?
Je dirais que c'est très difficile, au début, car on doit tout faire décoller et ensuite construire une équipe qui croit en notre projet. Il y a des défis chaque jour, car on doit guider l’équipe, porter la vision du projet et toujours anticiper, parce que si on ne le fait pas, on pourrait passer à côté d’une opportunité. Mais on doit vraiment y croire et, bien sûr, il faut viser haut, un défi qui nous dépasse et nous fait nous dépasser. Je suis passionnée par ce sujet depuis l’époque où je travaillais au Service Extérieur. C'est donc une passion qui m'habite depuis de nombreuses années. Je veux mettre en œuvre un véritable changement mondial à grande échelle et nous ne pouvons y parvenir que par le biais du capital-investissement.
Quel avenir espérez-vous pour ImpactVest dans trois ans ?
J'aimerais passer à l’échelle supérieure et ajouter des entreprises à notre société mère. Nous travaillons sur une conférence annuelle qui présente les idées les plus innovantes en matière d'impact et qui se concentre réellement sur la mise en œuvre du changement mondial. Nous nous intéressons toujours aux problèmes concrets, et la question principale est la suivante : « Quels sont les impacts de nos activités d'investissement, et comment les mesurer pour mettre en œuvre un véritable changement au niveau mondial ? ».