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Ces dix dernières années, le thème de l'entrepreneuriat social a fait l’objet d’une attention croissante  même si certaines personnes pensent encore qu’il relève plutôt du domaine des organismes à but non lucratif ou même des organismes de bienfaisance. Dans cet entretien, Florian Hoos, professeur à HEC Paris, explore les différences  et explique pourquoi nous pouvons tous apprendre des principes directeurs de l’entrepreneuriat social.

entrepreneuriat social

L'entrepreneuriat social consiste à soumettre la performance économique aux critères de l’intérêt général. Les bénéfices ne sont plus le seul objectif de l’entreprise, mais un moyen de réaliser d’autres ambitions plus larges, sociales, sociétales et/ou environnementales.

« Je dirais qu’au sens où nous l’entendons aujourd’hui, l'entrepreneuriat social consiste à créer une entreprise qui peut à la fois être rentable et résoudre un problème socio-écologique. Ce n'est pas la même chose qu’un organisme caritatif, mais il ne s’agit pas non plus de réaliser des profits avant tout et de voir, ensuite, si l’on peut aussi faire du bien. Un bon exemple serait une société comme Infarm, une entreprise agricole verticale, qui réduit la consommation d'eau de 90 % par rapport aux méthodes agricoles traditionnelles, et qui utilise également le big data et d’autres technologies modernes pour faire pousser des aliments sur des étagères verticales à l’intérieur des magasins. »

 

Ce type d'entreprise est souvent créé par des personnes qui désirent avant tout remettre en question le statu quo.

« Souvent ces personnes sont animées de cette volonté parce qu'elles ont souffert de quelque chose ou qu'elles ont vu ou vécu quelque chose qui, selon elles, doit changer. Nous voyons aussi des gens qui veulent créer une entreprise et qui ont compris que l'entrepreneuriat social est un moyen de faire des affaires différemment. Ils sont attirés par ses gains d'efficacité et reconnaissent qu'en plus de profiter à la collectivité, cela peut encore être un moyen de générer des profits substantiels. »

 

Les entrepreneurs sociaux doivent généralement surmonter un certain nombre de difficultés.

« Parfois, lorsqu’on dit : « Je suis un entrepreneur social », les gens imaginent qu’on est une ONG ou qu’on dirige une très petite entreprise. On pense souvent qu’on ne peut pas être une grande entreprise qui réalise des bénéfices et en même temps résoudre des problèmes sociaux ou écologiques. C’est là un premier écueil. Autre point : lorsque vous regardez une entreprise traditionnelle, vous mesurez sa performance en termes de profit. Dans le cas de l'entrepreneur social, cela devient plus difficile ».

 

Une partie du problème est que la « réussite » des entrepreneurs sociaux varie en fonction du secteur et des objectifs.

« Avec les entreprises sociales, en plus d'examiner les finances, nous devons quantifier l'impact généré et promis par l'entrepreneur social - et ce n'est pas toujours facile. À l'heure actuelle, il y a une tendance très marquée à l’investissement à impact social et dans l’ESG (aspects environnement, social et gouvernance). Ces investisseurs sont à la recherche de rendements financiers et souhaitent également que leurs investissements aient un impact socio-écologique - mais l’accès à une partie de ces financements peut s’avérer compliqué pour les entrepreneurs sociaux car il est extrêmement difficile de comparer les performances socio-écologiques d’une entreprise à une autre ».

 

Florian HOOS

Florian HOOS

 

Le potentiel de rentabilité peut être colossal.

« Qu’il s’agisse d'entrepreneuriat social ou de durabilité en général, je pense que l'un des plus grands malentendus vient du fait que les gens y pensent en termes de coût. Prenons une méga tendance comme l'urbanisation. S'il est vrai que d'ici 2050, 80 % de la population mondiale vivra dans les villes, alors il existe d'innombrables opportunités pour les entrepreneurs sociaux. Si vous pouvez créer un service de transport qui ne pollue pas, une entreprise agricole qui cultive de la nourriture en ville, un moyen d'assainir l'air – tout cela constitue des opportunités commerciales, et vous pouvez générer de gros bénéfices en apportant des solutions concrètes ».

 

Même les grandes entreprises bien établies peuvent adopter certains des principes clés de l'entrepreneuriat social

« J'appelle cela l'intrapreneuriat social - il y a beaucoup de tendances qui poussent les entreprises à réfléchir à l'aspect socio-écologique, comme le changement de comportement des consommateurs, de nouvelles réglementations, etc. Les entreprises se retrouvent également face à ce que j'appellerais une « acceptabilité sociale » de leur activité. Ce qui était accepté dans l'industrie de la mode ou pour les grands constructeurs automobiles il y a 10 ans n'est plus vraiment admis aujourd'hui. Toutes ces tendances amènent donc les entreprises à réfléchir à la manière dont elles peuvent intégrer la création de valeur socio-écologique dans leur modèle économique. L'état d’esprit de l’entrepreneur social qui sait combiner bénéfice et création de valeur socio-écologique est très important dans les grandes entreprises qui veulent se réinventer ».

 

Le paysage ne cesse de changer, notamment en raison de la pandémie.

« Je pense que lorsque nous examinons l'entrepreneuriat social qui repose fortement sur la technologie - ce que nous appellerions la technologie à impact social - il devient plus facile d'obtenir des financements parce que beaucoup de ces startups ont de bons modèles commerciaux qui génèrent des bénéfices et qu’en utilisant la technologie, elles peuvent également avoir un impact significatif. Mais pour les petites entreprises sociales qui étaient sur le point de se développer avant la crise, la pandémie a généralement été un frein. Cela est particulièrement vrai si elles n'ont rien à voir avec la santé ou la reprise post-pandémique car, dans la situation actuelle, l'accent est mis principalement sur la résolution de la crise ».

 

L’enseignement de l'entrepreneuriat social, donne aux étudiants de nouveaux outils.

« Je pense qu'il y a globalement deux groupes de personnes qui suivent le cours d'entrepreneuriat social du MSc in Innovation and Entrepreneurship d’HEC Paris. Il y a celles qui disent : Je veux vraiment faire une différence maintenant, et un deuxième groupe de personnes qui voit la nécessité de changer notre façon de faire des affaires, mais qui sont plus sceptiques quant à la réalisation de bénéfices par la voie de l'entrepreneuriat social, étant donné le nombre d'entreprises traditionnelles encore en activité. Mais même ces dernières ont tendance à dire : « Bon, si vous avez raison et si la tendance à l'entrepreneuriat social se généralise, nous avons désormais les compétences que nous pourrons appliquer plus tard. Il était vraiment important pour moi de ne pas essayer de faire en sorte que les gens deviennent des entrepreneurs sociaux - je voulais développer un cours qui fournirait à tout le monde les compétences de l'entrepreneur social. Je pense que les participants doivent avant tout retenir qu’avoir un impact social et écologique positif est en fait une opportunité commerciale dont ils peuvent tirer profit ».

 

Florian Hoos est professeur affilié de comptabilité et de contrôle de gestion à HEC Paris. Il a créé le cours Entrepreneuriat Social et Changement, qui fait partie du MSc in Innovation and Entrepreneurship d’HEC Paris.