La transition énergétique n'impacte pas uniquement le secteur de l'énergie
Jamais l'énergie n'a eu autant de perspectives, qui s'étendent désormais bien au-delà des limites du secteur énergétique tel qu’on le connaît. Aujourd'hui, pour faire preuve d'innovation, les dirigeants ont besoin d’aller plus loin qu’une simple compréhension des impacts et des opportunités que représente la transition énergétique pour leur secteur. Pour faire simple : l'énergie, et son rôle dans l’allègement des effets du réchauffement climatique, est aujourd’hui l’affaire de tous.
« Tout le monde est concerné par l'énergie », affirme Jean-Michel Gauthier, professeur à HEC Paris et directeur exécutif de sa Chaire Énergie & Finance. « Que vous opériez dans le secteur manufacturier, dans le secteur des biens de consommation ou dans le secteur bancaire et du conseil, vous devez maîtriser solidement les questions liées à l'énergie, au carbone et au climat. »
Mais alors que le besoin de recruter des cadres compétents dans le domaine de l'énergie se fait de plus en plus sentir dans d'autres secteurs, l'inverse semble se produire dans le secteur de l'énergie lui-même. Andrea Masini, professeur associé à HEC Paris et directeur délégué de son MBA, parle de la « transformation fascinante » qui s’opère actuellement dans les domaines de l'énergie et de l'électricité, des domaines où la pression était auparavant axée sur la réduction des coûts et qui a été aujourd’hui transférée à la création de valeur.
« Ce secteur, qui reposait jusque-là sur l’expertise technologique d’ingénieurs traditionnels et était très axé sur la production d'électricité et l'utilisation et la maximisation des actifs, évolue vers un secteur qui nécessite désormais des compétences plus diversifiées », a déclaré Andrea Masini. « Il faut comprendre le client. Il faut comprendre l'intégration des différentes sources d'énergie. Et il faut comprendre comment votre secteur va jouer un rôle dans l'écosystème économique au sens plus large. »
Les compétences les plus demandées
C'est pourquoi les compétences les plus demandées aujourd'hui dans le secteur de l'énergie sont, étonnamment, « celles qui, il y a 10 ou 20 ans, ne faisaient pas partie du secteur de l'énergie », a déclaré Jean-Michel Gauthier. Il ajoute : « le secteur de l'énergie doit intégrer un grand nombre de compétences, de talents et de secteurs de l'économie qui lui sont complètement extérieurs. »
Pour Andrea Masini, la valeur ancrée dans le commerce de l'énergie dans le passé « se déplace maintenant vers le capital humain. » C'est l'une des raisons pour lesquelles on a vu autant de cadres du secteur de l'énergie se tourner vers les programmes des business schools comme HEC Paris, afin de développer des compétences dont ils auront besoin pour faire évoluer leur secteur.
« Nous voyons beaucoup de dirigeants, beaucoup d'experts du secteur de l'énergie, assister à nos programmes en se demandant : comment enrichir mes compétences ? Comment intégrer ou compléter mes compétences techniques dans un autre domaine qui a trait au marketing, à la compréhension du comportement des consommateurs, à la compréhension de l'activité de service ? », explique Andrea Masini. « Dans le même temps, beaucoup de professionnels du secteur informatique sont en quête d’un programme de formation sur l'énergie, car ils ont effectivement les compétences nécessaires pour être performants dans ce nouvel environnement, mais doivent comprendre l'écosystème global du secteur énergétique. »
L'initiative individuelle est l'un des moteurs de cette volonté de développer de nouvelles compétences, ce qui se traduit par une industrie énergétique plus innovante (et moins cloisonnée). C’est également un élément que les entreprises, à leur plus haut niveau, privilégient par le biais de modèles d'innovation ouverte. En établissant des liens, formels ou informels, avec un réseau de start-up, les entreprises du secteur de l'énergie sont en mesure de suivre de près les nouvelles idées qui, une fois réalisables sur le plan opérationnel, sont rapidement réintégrées à l’entreprise à une échelle plus large.
La voie à suivre
« Je pense qu'il est impossible pour une seule organisation de tout gérer en interne sans un processus d'innovation, même dans le secteur de l'électricité », affirme Andrea Masini. « Les nouvelles idées sont le moteur du changement. Il est essentiel de collaborer avec les écoles, les universités et les start-up. Ce n'est pas un hasard si beaucoup de grandes entreprises énergétiques, en particulier les compagnies d'électricité, ont créé des départements sur le modèle des départements de capital-risque des banques ou des grandes organisations de capital-risque. »
Toutes ces idées pour atténuer les effets du changement climatique, et les innovations qui peuvent nous aider à mieux y faire face, revêtent une importance capitale. Dans cette optique, HEC Paris s'est engagée dans une démarche d’innovation significative en tant que partenaire fondateur de l'alliance BS4CL (Business Schools for Climate Leadership). Avec sept autres grandes écoles de commerce européennes, HEC Paris mène l'effort pour aider les chefs d'entreprise à relever les défis liés au changement climatique en leur fournissant le soutien et les outils nécessaires pour faire face à l'urgence climatique et créer des entreprises plus durables, dans tous les sens du terme.
Mais pour y parvenir, il faut s’appuyer sur un élément en particulier : « la formation, la formation, la formation », conclut Andrea Masini. « (En tant que chef d'entreprise), je sais que j'ai besoin de nouvelles compétences, de nouvelles technologies et de personnes capables de comprendre ces technologies afin de pouvoir échanger avec les collaborateurs et les clients en utilisant le langage des utilisateurs. »
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