Le nouveau visage du lieu de travail
Selon les résultats de notre dernière enquête Executive Horizons, la fidélité à l’entreprise repose sur de nombreux facteurs - salaire, bien-être au travail, avantages extraprofessionnels, reconnaissance, formation, mobilité, participation aux décisions, développement des compétences … Lesquels privilégier ?
FLEXIBILITÉ
Comment faire pour attirer les millennials et les experts du digital que tout le monde s’arrache ? Offrez-leur de la flexibilité, assure Anne Donovan, responsable de la transformation du capital-humain chez PwC. Selon une étude menée par PwC en 2011, 95 % des millennials affirment que l’équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée est crucial, tandis que 25 % se plaignent des difficultés qu’ils éprouvent à le maintenir. Mais la flexibilité qu’attendent les collaborateurs ne se limite pas à des horaires de travail qui permettent d’éviter les bouchons, elle sous-entend une organisation du travail vraiment agile - laisser aux collaborateurs la possibilité de travailler dans des écosystèmes incluant non seulement les locaux de l’entreprise, mais aussi leur domicile, les bureaux des clients, des fournisseurs, les espaces de co-working ou n’importe quel endroit disposant d’une connexion internet suffisante. Et cette révolution vise même le statut des employés : selon le « Intuit 2020 Report », 40 % des travailleurs américains ne seront plus salariés d’ici 2020.
DÉVELOPPEMENT PERSONNEL
Selon une étude menée en interne par Deloitte en 2016, 70 % des employés qui songent à changer de travail dans les deux ans veulent partir parce qu’ils manquent d’occasions de développer leurs compétences en interne, notamment leurs soft skills. En réaction, Deloitte a décidé de doubler son budget formation. Mais le challenge ne se limite pas à la formation, analyse Tony Delmercado, COO de Hawke Media, il s’agit de créer des plans de carrière individuels excitants avec de nouveaux champs à explorer. Enjeu : amener les collaborateurs à considérer leur relation à l’entreprise dans une perspective de long terme. Et pour que cela fonctionne, il est nécessaire de donner et demander beaucoup plus de feedbacks aux salariés. À ce titre, de nombreuses entreprises comme IBM, General Electric, Accenture et Adobe ont revu leurs politiques d’entretiens annuels en augmentant leur fréquence, au moins trimestrielle.
SENS
C’est l’un des facteurs mis en avant par l’enquête Executive Horizons. Le sens est un moteur clé de motivation et de fidélité des collaborateurs. Il s’agit non seulement d’avoir le sentiment d’accomplir un travail utile, mais aussi qu’il serve un objectif clair, qu’il produise des effets visibles et que la culture d’entreprise favorise la transparence. Chez Hubspot, par exemple, les salariés ont accès à des informations financières sur l’entreprise qui, ailleurs, sont généralement réservées aux dirigeants.
Enfin, les collaborateurs sont aussi fortement motivés par la marque employeur, en ce que le nom d’une prestigieuse entreprise peut apporter à leur CV. Un atout qui permet aux groupes renommés de retenir les talents sans les payer plus cher – jusqu’à ce qu’ils s’approprient le prestige de leur employeur pour pouvoir prétendre à des salaires supérieurs. Une arme à double tranchant, donc !
D’après « Five Things You Can Do to Attract Millennial Talent » de Claire Groden, (Fortune, mars 2016), « How to Attract and Keep Top Talent in 2017 » de Tony Delmercado (Entrepreneur, décembre 2016), « 40% of America’s workforce will be freelancers by 2020 » de Jeremy Neuner, (Quartz, 20 mars 2013) et l’interview de Roxana Barbulescu « Marque employeur : la valeur d’un nom » (HEC Executive Education, janvier 2015)