Oser le changement en interne avec le coaching d'organisation : l'exemple de Veolia Normandie

Ce n’est pas parce que vous êtes formé au coaching que vous devez quitter votre entreprise pour vivre votre rêve d’accompagner au changement. Philippe Bréant, directeur des opérations chez Veolia Normandie, en est la preuve vivante : il a passé plus de 30 ans au sein de la même organisation, où il a non seulement développé ses compétences de coach, mais aussi initié ses équipes aux bénéfices durables du coaching. Entretien. 

Pourriez-vous nous parler de votre parcours et de votre rôle actuel chez Veolia ? Quels ont été les moments marquants de votre carrière, ainsi que le lien avec le coaching interne ? 

Philippe Bréant : Je travaille chez Veolia depuis plus de 30 ans, avec une diversité de responsabilités qui ont façonné mon expérience : ingénierie, exploitation, R&D, direction technique, pour n’en citer que quelques-unes. Tous les 4 ou 5 ans, j’ai eu l’opportunité de changer de poste, tant en France qu’à l’étranger, notamment avec six années enrichissantes passées à Hong Kong. Cette mobilité constante m’a permis de découvrir des environnements et des cultures variés, de développer de nouvelles compétences et, surtout, de cultiver une approche managériale axée sur l’accompagnement des équipes.

Très tôt, j’ai compris qu’un manager ne se limite pas à atteindre des objectifs opérationnels. Son rôle est aussi de guider ses collaborateurs, de les aider à se développer et à combiner performance collective et épanouissement personnel. Ce fil conducteur m’a naturellement orienté vers le coaching, qui est devenu un levier central dans ma façon de travailler.

Qu’est-ce qui a éveillé votre intérêt pour le coaching ? Était-ce une réflexion personnelle ou un besoin observé dans votre environnement professionnel ?

P.B. : Mon intérêt pour le coaching a émergé progressivement, à la croisée de ma curiosité personnelle et de mes observations en milieu professionnel. Le déclic a eu lieu lors de la lecture du livre Du désir au plaisir de changer de Françoise Kourilsky. Ce texte a non seulement éclairé ma vision, mais il m’a ouvert à des concepts fondamentaux : comment amener les gens à revoir leurs façons de penser, à transformer leur manière de collaborer et, ainsi, à améliorer à la fois leur bien-être individuel et la performance collective.

Dans un monde où les organisations sont en perpétuelle mutation, il est essentiel d’accompagner ce changement de manière humaine et structurée. 

Cette quête de sens et d’harmonie dans le travail est devenue une ligne directrice dans ma carrière.

Pourquoi avez-vous choisi de suivre le programme de coaching d’organisation d’HEC Paris ? Qu’est-ce qui vous a convaincu que cette formation répondrait à vos besoins et à ceux de Veolia ?

P.B. : J’ai découvert la formation de coaching d’HEC un peu par hasard, mais elle a immédiatement résonné avec mes aspirations. Ce qui m’a séduit, c’est sa richesse et son ouverture à une grande diversité de courants et de méthodes. Les formateurs, aux profils variés, apportent des perspectives complémentaires qui enrichissent l’expérience.

En plus de ces aspects pédagogiques, le cadre exceptionnel de la formation, situé au Château HEC à Jouy-en-Josas, joue un rôle important. Cet environnement propice à la réflexion et à l’apprentissage favorise une immersion complète et un recul nécessaire pour intégrer pleinement les enseignements.

Après une première formation en coaching individuel, j’ai voulu aller plus loin avec le programme de coaching d’organisation. Il m’a permis d’élargir mon approche en travaillant avec des groupes et en appliquant des techniques directement dans un cadre professionnel. J’ai poursuivi ensuite avec un cursus systémique à l’Institut Grégory Bateson. Tout cela a renforcé ma capacité à comprendre les dynamiques humaines et organisationnelles.
 

Pouvez-vous partager des exemples concrets d’outils ou de méthodes, acquis à HEC Paris ou ailleurs, que vous appliquez aujourd’hui dans votre travail ? Comment ces pratiques ont-elles transformé vos interactions avec vos équipes ou vos projets ? 

P.B. : La formation m’a sensibilisé à des notions clés comme les émotions, les profils psychologiques et les dynamiques relationnelles. Cela m’aide à prendre du recul et à aborder les situations complexes avec plus de clarté.

Un exemple concret est l’utilisation du modèle MBTI, auquel je me suis formé après ma formation initiale. Cet outil m’a permis de mieux cerner les personnalités au sein des équipes, d’adapter mes approches et d’instaurer un climat de confiance. En parallèle, les principes systémiques du coaching d’organisation m’aident à gérer des projets dans leur globalité, en intégrant toutes les parties prenantes pour une évolution durable.

Avec le recul, comment évaluez-vous l’impact du programme sur votre développement personnel et professionnel ? Pouvez-vous illustrer en quoi il a influencé vos pratiques managériales, votre leadership et, plus globalement, la dynamique au sein de Veolia ?

P.B. : Ce programme a marqué un tournant dans ma carrière en transformant ma posture et ma façon d’interagir. Grâce à cette formation, j’ai développé une meilleure écoute, une capacité à poser les bonnes questions et à guider les équipes vers des solutions qu’elles co-construisent.

Le coaching interne que nous avons mis en place chez Veolia illustre parfaitement cet impact. C’est un outil puissant pour accompagner le changement, non seulement sur le plan individuel mais aussi organisationnel. Cela m’a donné une vision élargie de mon rôle, où le manager devient un catalyseur d’évolution et de croissance.

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