Egalité des chances : « le pire échec, c’est de n’avoir jamais tenté le coup »
Dans le cadre des actions d’HEC en matière d’égalité des chances, la lycéenne Anaïs Liquier a suivi le programme PACE HEC tout au long de son année de terminale 2016-2017. Une semaine sur deux, des étudiants HEC bénévoles organisaient des ateliers variés (débats, écriture, revue de presse…) pour les élèves du Lycée Pauline Roland, (à Chevilly-Larue, près de Paris). Grâce à leurs conseils sur son avenir professionnel, Anaïs a redéfini son projet d’orientation, qui l’a finalement menée jusqu’à CentraleSupélec. Elle fait ainsi partie des 1200 élèves qui, depuis 2007, ont bénéficié du programme PACE pendant leurs années de lycée. Elle revient pour nous sur son parcours.
Parlez-nous de ces échanges avec HEC pendant cette année du baccalauréat ?
Nous étions divisés en groupes de cinq et chaque groupe rencontrait 5-6 étudiants de L3 durant un après-midi. Ils étaient tous très motivés, mais je me souviens en particulier d’Oscar Lustin (diplômé HEC 2020, Oscar s’est fait connaître pour ses engagements sociaux, qu’il poursuit aujourd’hui avec ses alternatives aux maisons de retraite médicalisées, NDLR). Il se donnait à fond, nous motivant pour nous dépasser. Les étudiants étaient là pour partager le plus d’expériences et de connaissances possible. En plus des matières classiques, ils nous formaient aux débats et on échangeait avec des étudiants internationaux en anglais.
Je peux vous assurer que sans ce programme, je ne serais jamais allée en prépa.
Pourquoi ?
Dans le contexte dans lequel j’ai grandi, au sein d’HLM, on ne rencontre personne qui est passé par les prépas ou les grandes écoles. J’avais donc des préconceptions négatives sur ce parcours. Il y a une forme d’auto-censure. Je ne voulais pas perdre mon temps à faire deux ans de taupe. J’avais des préjugés en rentrant au lycée, et j’étais férocement contre le système des prépas : pourquoi sacrifier deux des meilleures années de ma vie ? Mais en discutant avec les étudiants d’HEC, j’ai compris que ce n’était pas si terrible car, avec eux, on emmagasine les méthodologies nécessaires pour passer ces épreuves. Ils nous ont appris à foncer comme il faut pour réussir – ce qui correspondait exactement à mon profil. J’ai décidé de me lancer et de préparer les concours des écoles d’ingénieurs. J’ai choisi la prépa du lycée de Cachan (ex-Gustave Eiffel) où la filière physique-technologie s’est révélée excellente pour moi.
Les étudiants d’HEC vous ont-ils préparé aux défis que représentent ces années de prépa ?
D’une certaine manière, oui. J’ai pu acquérir une idée assez précise de ce qu’était la prépa. Ce que j’ai apprécié aussi, c’est le bagage culturel qu’ils nous ont donné. Cela m’a donné confiance.
Pendant l’été qui a suivi mon bac, grâce à HEC, j’ai suivi le stage des Ecuries d'Eté, dédié aux prépas scientifiques. Ils nous ont fait prendre conscience de la différence de classement réel entre les différentes écoles. Sans cela nous étions perdus, nous pensions que toutes les écoles se valaient. Mais une école post-bac ce n’est pas Polytechnique. Il y a peut-être le même niveau d’enseignement, mais les entreprises ne regardent pas les diplômes de la même façon. HEC donne ce recul, un recul que nos conseillers d’orientation n’avaient pas.
Tout cela a conforté mon choix d’entrer en prépa. Je suis entrée dans une grande école, mes parents en sont très fiers… Personne dans ma famille n’était allé aussi loin.
Une autre activité que les étudiants d’HEC ont organisé pour vous était le concours d’éloquence organisé chaque année parmi les élèves du programme PACE. Quel souvenir en gardez-vous ?
C’était amusant. On nous a formé toute l’année et le jour du concours, il fallait débattre de la question suivante : « faut-il autoriser MacDo dans les cafétérias des lycées ? » On m’a demandé de défendre l’hypothèse, j’avais donc la tâche la plus difficile, avec la malbouffe, l’anti-américanisme primaire… Mais je me suis éclatée, j’ai retourné la question, esquivant les attaques frontales et mettant le débat sur un autre terrain, sans jamais de clashs. On s’en est bien sorties, ma copine et moi, on a gagné le prix du meilleur débat.
Un message pour les lycéens qui suivent vos pas dans le programme ?
Encore une fois, ne jamais se censurer. On trouve toujours des moyens pour rebondir dans la vie, le pire échec c’est de n’avoir jamais tenté le coup. C’est le mantra qui me guide : il ne faut pas manquer d’ambition.
Depuis 2007, plus de 5800 élèves sont concernés par les programmes d’accompagnement d’HEC au lycée et en prépa. Dont plus de 2300 au lycée. Le programme PACE est un programme d’ouverture culturelle ouvert aujourd’hui dès la seconde. En 2020-21 ils sont 81 à y prendre part.
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