Marcia
Classe préparatoire
J’ai grandi dans un petit village de campagne dans la plaine Valentinoise. Fille unique d’une mère dite « mentalement instable » et d’un père dont je sais peu de choses, j’évolue bien qu’entourée par des grands parents aimants, dans un contexte familial pour le moins compliqué. Mes débuts dans le milieu scolaire s’avèrent peu brillants ; élève turbulente, j’extériorise ma douleur à l’école, comme au domicile.
Au fil des visites, les éducatrices « qui se chargent de mon cas » voient la situation familiale se dégrader. En mai 2009, le juge pour enfants ordonne un placement d’urgence en maison d’enfants. Un séisme pour la jeune fille de 11 ans que je suis à l’époque ; un choc pour mon entourage...
« Il faut faire preuve de résilience » comme disait déjà mon maître d’école. De la résilience encore et toujours. Face au néant auquel je me trouve dans un premier temps confrontée ; une seule option s’offre à moi : construire. Il me faut absolument transformer cette occurrence en quelque chose de productif, de positif.
Le collège se révèle alors à moi comme une échappatoire ; une opportunité. J’entrevois en l’École la possibilité de me réaliser, de me redéfinir ; un but auquel je pourrais pleinement me consacrer. Influencée et portée par des grands parents paysans pour lequel le travail constitue la seule source de mérite, je m’investis intégralement dans les cours. Je fais la rencontre de professeurs impliqués qui m’encouragent et me poussent à exploiter mes capacités. Je développe alors, en plus d’un amour des langues que ma mère m’a tout de même transmis, un grand intérêt pour l’histoire et le français.
Une soirée de mon année de quatrième, un proche me parle d’une grande école de commerce. Une révélation. HEC m’apparaît comme une des seules écoles en capacité de donner à celui qui, comme moi, souhaite travailler dans le développement durable et l’innovation, la reconnaissance et la crédibilité nécessaires à l’impulsion d‘un véritable changement.
Dès lors, l’objectif d’intégrer un jour cette école me maintient et m’aide à voir par delà d’un quotidien difficile. Je finis donc par entrer au lycée déterminée à obtenir mon bac mention très bien. Me voilà admise en prépa, prête à remplir un dossier de demande de bourse HEC, bourse qui grâce à vous m’a été accordée.
Convaincus que nous trouverions une solution, l’aspect financier n’a jamais conduit ma famille à me demander de renoncer à la poursuite de mes études, Néanmoins, ma mère, au RSA, est placée sous curatelle. Mes grands-parents retraités sont par conséquent les seuls membres de ma famille à pouvoir subvenir à mes besoins. Votre contribution nous aide donc à aborder le quotidien avec beaucoup moins d’inquiétude.
Si aujourd’hui vous me soutenez d’un point de vue financier, sachez que votre aide est depuis quelques années déjà d’un tout autre ordre. Sans l’école, et sans ce but qui m’a animée pendant 7 ans, je ne serais sûrement pas celle que je suis devenue. Aujourd’hui, je peux affirmer que je suis heureuse d’être arrivée jusque ici grâce à la méritocratie, heureuse de faire ce que j’ai toujours eu envie de faire. Et parce que je sais que votre action est pour beaucoup un facteur déterminant, je peux vous assurer que votre soutien est loin d’être vain.
Merci, donc, de faire rêver de nombreux jeunes adultes qui, comme moi, se raccrochent à la volonté de réussir, merci d’œuvrer en faveur de l’égalité des chances, enfin, merci, malgré un prestige qui aurait pu vous conduire à les ignorer, d’accorder votre intérêt et votre confiance à ces derniers. tout simplement, merci la Fondation HEC.
Marcia